Plus que l’Amour.
Habiter la terre pure sans éprouver le besoin autre que soi. Donner de la raison à la terre et jouir d’elle par la connaissance de soi.
L’interprétation nous diffère. L’appréciation nous réunie ou bien nous éloigne. Le cortège de nos maux s’applique comme un fossé creusé entre l’idée que l’on se fait de l’amour et l’amour lui-même. Le réel inconnaissable de tes yeux et le regard que je lui consens. Maîtriser serait affirmer une règle, hors mon sentiment ne connaît pas de recette. Tantôt il me hisse vers l’inconnu flamboyant, tantôt il me plonge dans le désarroi de moi-même, de mes incompétences et de mes faiblesses. La chose en soi ne supporte guère de harnais.
Je spécule pour avancer. Le temps est intuitif, la raison une surenchère. Devant, ma sœur, c’est maintenant, et nos cœurs brillent comme la flamme du chandelier que nous portons ensemble. Mille fois éteinte et mille fois rallumée, elle est l’intermittence de notre continuité. Nous allons. Je me suis construis dans le cœur même de tes pupilles, et tu m’as emporté avec toi.
Qu’est-ce qui pourrait être plus sûr que nous-mêmes ? Je voudrais quitter l’entendement pour me plonger dans l’intuition profonde. Une seule bribe de toi et tout l’univers vient se coucher sous mes paupières. Notre expérience d’avant le monde précède toute réflexion. L’amour nous dicte des mots incompréhensibles et nous le reconnaissons seulement de sa musicalité et de sa cadence à soulever les pouls du monde. Ma raison tombe à tes pieds. Je ne suis qu’une boule de suie modelée à tes remparts. Je m’inscris dans l’ombre glissante de tes pas. Je ne cherche plus de finalité, l’espace est trop grand. Je ne dis plus l’heure, la vie tiendra toute seule sur l’aiguille de l’horloge. Je m’autorégule dans les spasmes chauds de la connaissance de toi qui irrigue mes veines. Et, ce n’est pas démontrable.
Ici, l’amour est la plus grande conciliation que je connaisse. Ici, l’amour est plus grand que le simple sentiment qu’il féconde. Il est le maître d’une destiné qui ne repose pas sur la partition des connaissances, il est l’expérimentation pure. Le beau devient sublime sans raison fondée. La pierre de la vérité se gonfle comme une éponge. Nos mains, nos bouches et nos corps s’activent de cette eau qui passe. L’unité est une aiguille de l’immensité, nos vies sont nos amours. Tu es ineffable. Tu es mon toujours déboussolé orienté vers moi-même.