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LA COLLINE AUX CIGALES
15 avril 2011

Plus que l’Amour.

moulin_rouge2

Habiter la terre pure sans éprouver le besoin autre que soi. Donner de la raison à la terre et jouir d’elle par la connaissance de soi.

 

L’interprétation nous diffère. L’appréciation nous réunie ou bien nous éloigne. Le cortège de nos maux s’applique comme un fossé creusé entre l’idée que l’on se fait de l’amour et l’amour lui-même. Le réel inconnaissable de tes yeux et le regard que je lui consens. Maîtriser serait affirmer une règle, hors mon sentiment ne connaît pas de recette. Tantôt il me hisse vers l’inconnu flamboyant, tantôt il me plonge dans le désarroi de moi-même, de mes incompétences et de mes faiblesses. La chose en soi ne supporte guère de harnais.

 

Je spécule pour avancer. Le temps est intuitif, la raison une surenchère. Devant, ma sœur, c’est maintenant, et nos cœurs brillent comme la flamme du chandelier que nous portons ensemble. Mille fois éteinte et mille fois rallumée, elle est l’intermittence de notre continuité. Nous allons. Je me suis construis dans le cœur même de tes pupilles, et tu m’as emporté avec toi.

 

Qu’est-ce qui pourrait être plus sûr que nous-mêmes ? Je voudrais quitter l’entendement pour me plonger dans l’intuition profonde. Une seule bribe de toi et tout l’univers vient se coucher sous mes paupières. Notre expérience d’avant le monde précède toute réflexion. L’amour nous dicte des mots incompréhensibles et nous le reconnaissons seulement de sa musicalité et de sa cadence à soulever les pouls du monde. Ma raison tombe à tes pieds. Je ne suis qu’une boule de suie modelée à tes remparts. Je m’inscris dans l’ombre glissante de tes pas. Je ne cherche plus de finalité, l’espace est trop grand. Je ne dis plus l’heure, la vie tiendra toute seule sur l’aiguille de l’horloge. Je m’autorégule dans les spasmes chauds de la connaissance de toi qui irrigue mes veines. Et, ce n’est pas démontrable.

 

Ici, l’amour est la plus grande conciliation que je connaisse. Ici, l’amour est plus grand que le simple sentiment qu’il féconde. Il est le maître d’une destiné qui ne repose pas sur la partition des connaissances, il est l’expérimentation pure. Le beau devient sublime sans raison fondée. La pierre de la vérité se gonfle comme une éponge. Nos mains, nos bouches et nos corps s’activent de cette eau qui passe. L’unité est une aiguille de l’immensité, nos vies sont nos amours. Tu es ineffable. Tu es mon toujours déboussolé orienté vers moi-même.

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Commentaires
B
Nath : <br /> Tous les commentaires sont les bienvenus… Ce Blog se veut un lieu d’échanges.<br /> <br /> Je suis persuadé que les clés dont tu parles sont en nous. Il suffit d’un déclic, d’une croisée imprévue, d’un souffle inattendu venu de l’extérieur de nous-mêmes pour qu’elles se révèlent aussitôt dans notre cathédrale d’émotions.<br /> Notre besoin des autres est un paradoxe, nous qui voudrions détenir dans nos seules capacités toute la vérité du monde. La part cachée qui nous trifouille longe l’abîme de nos consentis. La reconstruction n’est autre que le prolongement du fondement de nos êtres. Elle recouvre nos cendres pour rallumer des feux, elle étanche le déluge pour se nourrir de petites pluies légères et douces.<br /> Merci, de ton attention.
B
Nath : <br /> Chaque départ est une déchirure plus ou moins profonde.<br /> Certains sont moins digestes que d’autres.<br /> C’est lorsque la rupture se noie dans l’une de nos failles que nous commençons par la porter sur nos visages. Le manque a toujours raison de l’émotion qu’il fait naître. <br /> Le manque s’accouple à notre puissance d’être pour nous conduire à recommencer, à repartir de notre délabrement pour y tracer l’esquisse de notre humanité, la toile de notre humilité. Parce qu’il nous faut consentir, accepter les bruits des nouveaux pas dans leur nudité la plus éclatante. Nous ne sommes d’ailleurs que cela : une marche incertaine vers l’émerveillement rédempteur.
N
Ce qui reste, l'amour, ce désastre indispensable...oui, indispensable puisqu'en ce qui me concerne, c'est parcequ'il fut pendant de nombreuses années la seule lumière horizontale que mes yeux pouvaient encore voir que je pus avancer vacillante mais avancer...je ne veux pas surcharger ton blog de commentaires, ni mettre en avant ici ma petite personne, mais sache cher B, et sache le vraiment que ce matin, je suis en paradoxe, entre un coup de butoir dans la tête, évident, puisque le désastre a laissé d'immenses cicatrices et surtout ceci : un air frais, incroyablement frais autour du coeur et je vais t'en donner la raison ...<br /> Sans le savoir, tu m'as tendue une clé, celle de la poursuite d'une reconstruction...je t'explique et après je m'envole : cet amour que je tiens en mon coeur pour mon frangin, je commence doucement à être presque en paix avec, de nombreuses fois je me suis entendue dire que je sombrais dans "l'anormalité" d'aimer ainsi ce frère qui en disparaissant , trop vite, trop tôt, avait emmené brutalement une large étendue de mes chairs, de ma pensée, de mon sang...dire et exprimer je n'ai pu, l'histoire est longue, pour des tas de raisons je n'ai pu...je comprends maintenant certaines choses, mais pas encore toutes mais il n'y a pas bien longtemps, c'est à dire deux mois, ce fut clair en mon esprit que je devais écrire pour construire mon identité...et en cet endroit, derrière un écran, je te "trouve"...je tombe à genoux devant tes mots, je suis soufflée vers le mur du fond puis j'apprends à lire calmement...mais je ne savais pas que nous avions comme un point commun, comme une ancre invisible commune...alors, ça ne me ravit pas, parceque les désastres, si nous avions pu les éviter, nous les aurions évités...je t'ai toujours lu avec attention, elle sera grandissante...cette attention était définitive, elle deviendra célestement claire...<br /> Voilà B.<br /> Dis moi très sincèrement si j'alourdis ton blog, ce n'est en aucun cas mon intention...<br /> J'aime beaucoup lire les commentaires qui y sont, tous empreints de belle poésie, les yeux qui te suivent ainsi sont ceux de très belles âmes...que je salue au passage, allez hop, salut à vous m'sieur dame...
N
B ?<br /> Je crois que je l'avais un peu esquissé dans mon âme...<br /> Nous avons donc, toi, le frangin, moi, la frangine, cette déchirure dans le fond des côtes...<br /> Le hasard que je trouvais magnifique était celui qui m'avait fait cliquer un dimanche matin, hier ainsi je l'avais ressenti , magnifique parcequ'enfin, presque enfin, je lisais ces mots qui furent comme une vague je dirais de compréhension...<br /> Oui, parlons d'amour-là...<br /> Parlons d'amour parceque ça va faire du bien d'en parler...<br /> Parceque je sais de quel amour nous avons été et sommes capables lorsqu'il s'agit de ces deux lumières...<br /> Bon, eh bien, ce n'est peut-être pas le moment, mais je t'embrasse B.Il me fait du bien de te savoir..( pourprebleu.canalblog.com...chair de silence , lettres à mon frère, indispensable travail de reconstruction 34 ans après, tu y seras le bienvenu)
B
Ma soeur, aussi a décidé de partir. Trop tôt, trop loin, trop...<br /> Le hasard s'organise toujours à nos dépends.<br /> Ce qui reste : l'amour, ce desastre indispensable !
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