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LA COLLINE AUX CIGALES
4 février 2011

En revenir à tourbillonner.

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Partout la tristesse d’hier est déjà partie. Partout les lances de lumière portent le volume du jour sur le seuil de la porte à venir, déjà entrebâillée.

Nous avons été vivants pour toujours parce que jamais est une hérésie conceptuelle. Nous ne parlons qu’une seule langue, celle de l’éloignement raccommodé au présent. Plus je suis proche de toi, plus j’en suis à des années Lumière. Plus je t’ausculte de mes souvenirs, plus ils sont ce périssable inabordable et intouchable. Il ne me reste de toi qu’un Toujours abîmé, qu’une mémoire altérée, qu’une sensation modifiée par ce que je suis devenu : un autre moi-même pareil et différent tout à la fois.

Et cependant, il n’y a pas d’éternité sans toi. Il n’y a pas de durée à circonscrire ni de domaines pourvus d’équilibre qui ne soient en dehors de tes frontières. L’amour statufié implore la vie, en appelle à sa clémence et à la violence de ses vestiges. C’est elle qui abrite les gestes vifs de l’averse où se cognent les apparences défigurées d’un sel abrasif. C’est elle, aussi, qui dénature l’absence lorsque je bois aux flammes que ta silhouette a laissé dans le chaudron de ma mémoire. 

J’aime pourtant ce rêve qui prend corps pour parjurer l’immatérialité du temps à s’épuiser de son immensité. Nos cœurs comme des cordes où s’attachent nos peaux et nos regards sont des broutilles d’amalgames et d’imitations frauduleuses. C’est de cette fraude que naît un délice, un voyage voluptueux, une syntaxe nouvelle. Tu es d’ailleurs devenue le cylindre, la roue et le cercle où chaque carré se demande pourquoi tu as fui l’angle droit. Même l’ovale se souvient du rond qu’il a embrassé avant de s’élancer. Heureusement, l’utopie sait les rêves qui viennent mourir dans leurs bouches. Un berceau d’amour tend ses bras potelés à notre croisade. Une campagne non dépourvue d'audace attend nos âmes. Nous serons munis d’un filet à papillons et nous fouetterons l’air afin de recueillir dans notre chute la membrane légère qui flotte dans les tourbillons.

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Commentaires
B
Merci à chacune de votre témoignage.
S
Dans les tourbillons de l'éternité, le parfum de ton encrier rare, flottera sur les papillons éphémères.
I
très beau!
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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