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LA COLLINE AUX CIGALES
31 janvier 2011

Ecrire pour ne pas mourir de suite.

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Jamais ailleurs, le temps se foudroie lui-même, lui qui ne berce que l’obsolescence de la marge où l’on cloue les heures qui s’amoncellent. Il consacre à mon amour chaque seconde où la volonté se concentre sur sa chute.

Je n’écris plus pour délivrer la mémoire, mais seulement de l’encre à laquelle je bricole des mots. Parce que le temps consacré à te dire n’est plus qu’une forme de flamboyance enregistrée dans les sépultures des souffles qui me maintiennent encore. La gloire de ce qui s’écrit est une bave d’émotions. Une expression d’être qui pioche dans le lointain un éclat de senti, un pourparler d’amour, un négoce claquemuré dans la mayonnaise de nos cendres devenues pour un temps cette sorte de présent sans souffle et sans véritables ardeurs. Toi et moi, nous le savons, il n’y a rien à attendre de notre naissance au monde. Seulement l’insignifiance de nous percuter à l’insignifiance elle-même. Un temps consacré à l’infini, et nous le pourchassons de nos rires pour croire à la définition du destin : « Puissance extérieure à la volonté humaine » dit le dictionnaire. Pourtant. Nos vies sont l’écriture du temps. Et, nos dévotions, l’amplitude que nous acceptons de lui consacrer.

Le temps est clair de l’amour que nous lui accordons. Jadis, nous avons goûté aux étoiles qui chantaient nos certitudes sans vraiment savoir ce que retiendraient nos mémoires. Aujourd’hui il ne me reste que l’écriture pour raconter le décroché de mon cœur. A croire que se souvenir est une perte. A supposer que la mémoire n’éjacule que l’amour perdu, ainsi que la détresse des jours ensevelis où se sont entassés les rires qui ont peuplés nos certitudes d’alors. Tu vois, nous sommes entiers de nos déboires comme nous sommes perdus de nos affections. Ce qui demeure, c’est la poussière que nous pouvons laver ensemble de la tourbe d’où nous venons. Rien d’autre. Rien de plus. Ecrire c’est défier le monde en supposant qu’il ne soit pas nôtre.

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Commentaires
R
une nouvelle fois, j'ai repris un de vos articles anciens, pour en conserver son actualité... j'ai même osé une traduction anglaise pour les visiteurs d'outre-atlantique<br /> <br /> <br /> bien à vous<br /> <br /> R Ch
B
Chacun porte en soi une part de réponse.
J
Difficile de dire pourquoi on écrit....<br /> Pour être soi avant toute chose...et confier à la page blanche toutes ses émotions en vagabondage...sans entendre la critique immédiate qui peut-être pourrait venir si on parlait ....<br /> Les mots s'habillent de mystères comme des ombres froufroutant dans le labyrinthe de la vie ...Nous sommes les voyageurs d'images et de lumières cherchant invariablement dans le monde qui nous entoure le sens de notre vie et la beauté des choses. Nous sommes les gardiens de nos "découvertes"...trésors de la vie que l'on voudrait toujours garder....<br /> Ecrire ...oui...toujours...<br /> comme vivre.... <br /> et aimer....<br /> <br /> Souffrance du silence..... qui demeure bâillonné derrière des barreaux comme un prisonnier...paroles en exil ...égarées dans la profondeur du doute qui en fracture l'intensité....<br /> On ne dit jamais assez la profondeur des sentiments qui taraudent la souffrance ....comme des mots qui soudainement perdent leur entité...dépouillés de leur attrait...voix désincarnée...dissolue dans la défaite de la désunion...<br /> Le silence ...comme une langue morte à jamais décryptée...espace du temps comme une frontière invisible à laquelle on veut échapper parce qu'on ne veut pas connaître les contradictions ni les limites de toute faille.........<br /> Le temps est parfois un beau grimoire...
B
Merci de ta lecture zaorah.
Z
De belles fulgurances dans un style parfois alambiqué...ainsi que vous le dîtes, supposons que ce monde ne soit pas nôtre et continuez de faire surgir le vôtre,car il envoie des échos au mien.<br /> j'aime beaucoup "et nos dévotions, l'amplitude que nous acceptons de lui consacrer" ; et "écrire, c'est défier le monde en supposant qu'il ne soit pas nôtre".
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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