Toute entière.
Juste quelques mots installés dans l’herbe, une robe verte au milieu de nos jours gris. Juste un silence dans le bruit de tes attentes, et nos bouches se sont tues au coucher du soleil.
Mon cœur couché dans ton hamac. Ma bouche dans ton harnais. Mes yeux collés sous ta lumière. Nos corps attachés aux lampions de nos terres.
Juste la confiance du tronc et des branches, du ciel et de la rivière. Juste le clapotis de tes cils caressant du regard la source et le nombril. Juste une vrille qui s’enfonce dans le liège de l’enfance. Un sourire et une fleur.
Mes mains reprisées à la dentelle de tes soifs. L’œil ouvert, l’œil coiffé, sur la pente de tes seins. La poitrine gonflée comme une bouée où ma vie flotte, où ton visage grimace un plaisir qui s’envole.
Juste une étendue déserte entre tes mots et ma défaillance de toi. Juste une corde et une poulie pour grimper aux grands larges, aux odeurs de biscottes et de brioches chaudes. Du lait et du sucre posés sur la table attendent ton ventre.
Ma vie dans ta vie et le miroir se brise. Nos verres acidulés et puis de l’eau qui se mélange à de l’eau. Un torrent qui chante. Un fleuve cherchant la profondeur de tes mers. Un asile pour l’amour. Un refuge à la vacuité qui fuit le désordre.
Juste toi au bout de mes yeux, au bout de ma langue, au bout de mes soupirs. Juste toi et le monde saisit par nos âmes qui brillent jusqu’au fond de la nuit.