^^ - U - ^^
De cette absence qui va au bout du monde essouffler
l’heure, de cette place vide qui accompagne l’égarement, la dissolution
s’annonce et vire à la défection. Elle laisse place à tes yeux dans lesquels je
construis l’alternance de mon désir à te savoir là, réduite à la seule
expression concevable. Ma pensée t’accélère pour te grandir des ombres
informulables et je m’assoie sous tes paupières, dans l’éparpillement de
l’aurore que je porte dans mon cartable comme des étoiles brillantes. C’est une
question de lumière, te voir invisible et te sentir toute entière dans le
refuge de la perception où s’invente et se sublime le réel. Je m’y reconnais du
fourbis zélé de mes énigmes caustiques et démembrées où s’incruste le sommeil
des consciences, où s’engorge l’amour pour nourrir son chemin de perles dorées.
La floraison des rameaux d’ombre donne à l’écume défaillante le goût de l’air
moite et je te suis pas à pas de ces filets d’images que j’incruste à ta chair.
La place vide ne l’est plus, elle suggère tes reliques, éventre ton
omniprésence et triomphe de la distance de ton étincelle où dégouline toujours
le durable de la mort.