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LA COLLINE AUX CIGALES
22 novembre 2010

Lettre à… la perception d’ex æquo.

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La mort n’est pas un remède.

Je crois que l’on meurt à l’étreinte des eaux, dans le recommencement des gestes premiers. Le cri en est un. Je crois que l’on meurt aux plis des entendements devenus des prêches de certitudes, des rétroviseurs voilés, des idéaux sans effets. La parole en fait partie. Le mot est une fiction pathétique. Je crois que l’on succombe de ses croyances avouées, rétrécies d’une seule et unique appréciation réfutant la diversité et l’amplitude du monde. Je crois que l’on meurt, serré à l’étouffement de ce que le doute aurait traduit par l’interrogation d’un sans réponse. La morale en fait partie.

Douter. Il nous faut bien ronger un peu cette existence de témoignages affirmés et s’accepter de la confrontation du regard de l’autre corrigeant nos propres exigences. Mais que la mort vienne dans sa chute désespérée. Qu’elle tire, avec elle, les traits incolores qui n’ont pas marqués le ciel d’une saillie pénétrante. Qu’elle repose là, dans le trou profond des évidences assurées de leurs bonnes figures. La vie maraude et chaparde, creusant dans le masque même, d’autres masques plus petits et plus insidieux.    

Dans le doute aussi tout est possible, il suffit d’avancer les yeux fermés devant le risque. Ecouter le pressentiment raconter son histoire, et dans l’erreur trouver la vérité où se critique le juste. Chaque doute est une pétition qui remet en cause l’ignorance.

Tu n’es pas seule. Pas vraiment, puisque nos solitudes se rencontrent.

Pour se dessaisir de soi, il faut renoncer au nombrilisme grégaire. La honte est de ne pas s’accepter de ses imperfections et non de geindre d’un sort qui rime avec fatalité. La honte n’est que le côté absurde de nous-mêmes dans l’égarement des turbulences.

La mort n’est pas un remède. La honte non plus. Il nous reste la part cachée de ce que nous sommes pour s’entrouvrir à la clarté solvable de notre existence.

Je suis là. Ne demeure pas dans l’abîme de toi-même. Viens !

Ne reste pas ainsi à te découdre en vain. Regarde combien la nature est belle. Vois ces arbres défeuillés d’automne, ces odeurs humides de bois et d’herbes, ces dos courbés à l’usure, ces mains tendues à l’espoir, ces cœurs endoloris où chaque graine peut devenir une gloire, une jubilation dépassant tous nos petits riens, toutes nos imperfections latentes et nos vulnérabilités échouées.

Rappelle-toi, lorsque tu me disais : Tu n’es pas loin, puisque tu es toujours en moi.

Tu es toi. Tu es celle que l’on aime et qui nous suffit ainsi.

L’amour, l’authentique, est tout autre que vénal. Il est l’acceptation de se noyer dans l’autre sans qu’il en soit empêtré, englué, étouffé. Mon sentiment est pur, puisqu’il est neutre. Je vais à toi et je viens vers toi de la seule faculté qui ne soit pas maîtrisable : le sentiment. Tu es ma parenthèse préférée ! (Allégation subordonnée et machiste)

Et puis, rassure-toi le bon endroit et le bon moment, cela n’existe pas. Seulement chez les autres. Enfin, c’est ce que l’on croit. La réalité est toujours faite de nos actes. Notre monde intérieur, lui, sait bien qu’il est vain de se terrasser du paraître. Une goutte d’amour suffit à arroser tous nos jardins. Il est donc inutile de refaire le monde, il nous appartient de ce que nous sommes.

Tout subjectif qu’il soit, le sentiment mène les hommes !

Mon intention n’est pas de défaillir vis-à-vis de qui que ce soit. Je suis déjà la défaillance, et je l’habite par tous ses pores ouverts. Tu es mon amie et donc je ne peux te dire, je te veux. Je prends tout ce que tu m’offres et apprend à faire avec. Il n’y a là rien d’extraordinaire. J’aimerais seulement que tu cesses de te méprendre. J’aimerais que nous puissions habiter intégralement nos liens.

Nous sommes malgré nous des êtres autonomes. De cette propension insécable à l’altérité.

Chacun est déjà mort de ce qui n’existe plus. Existe seulement ce qu’on veut bien croire dans nos propres rémanences. La mort d’où je viens, sait de quoi elle parle.

Tu m’échappes encore une fois semble-t-il.

Mais ce n’est pas grave car tu es, aussi, en moi.

L’utopie est la seule contrariété à l’absurde.

Et, cependant, le seul monde qui me semble pérenne de tendresse et de joie, il court toujours préalablement dans mon imaginaire. Dans le virtuel occulte au dérisoire présent.

Nous brûlerons toujours de nos démesures, tu le sais fort bien.

L’idéal serait de s’autosuffire, mais cela n’existe pas comme une fourmi de dix-huit mètres avec un chapeau sur la tête, ça n’existe pas


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Commentaires
B
Les douleurs affectives qui s'effacent sont rares.
O
de revenir, c ce qu'on reproche à la douleur<br /> ça vaut rien la douleur pour faire chanter les gosses
B
Le reproche n'est donc pas tant à la douleur qu'à son éphémère durée. (lol)
O
sourire....<br /> elles existent, je l'ai toujours su. <br /> :-)<br /> <br /> de même que l'autosuffisance. <br /> mais je ne connais rien de plus douloureux.
B
Et, oui, c'est une fourmi de dix-huit mètres... (lol)
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