Dans l’abandon de la joie.
Je marche à côté d’une joie, dans la proximité de quelque chose qui n’est pas moi. D’un contact sans attouchements. D’une mitoyenneté sans accès direct. Je marche avec la joie prononcée dans l’ombre parallèle. Je la sens tout à côté dans sa buée douce. Je la sens dans son écrin à demi-ouvert. Mais, je ne peux la toucher. Je ne sais la saisir comme une douche d’étincelles qui s’évapore trop vite. Elle s’esquive dés lors qu’on l’approche. Je la suis, cependant. Elle est compagne platonique et l’étreinte courtisane demeure une transfusion approximative. J’entends ses bavardages et ses rires comme si j’étais le voisin d’une cour d’école durant la récréation des élèves. Je lui tends la main, pourtant. Mais, elle m’échappe à chaque pas qui m’en approche.
Je marche à côté d’une joie, et je chante et je danse pour
l’apprivoiser. Mais, elle n’est toujours pas moi. Têtue, elle se refuse. Elle danse
et chante aussi dans ses pantomimes à me savoir tout proche. Peut-être plus
tard, l’union de deux instincts, la communion des étrangers qui s’entendent et
se mêlent. Dans la perte de mes pas, dans une rue transversale. Au tout prés de
l’endiguement, dans la transposition des rires et des éraflures.