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LA COLLINE AUX CIGALES
28 octobre 2010

Dans l’abandon de la joie.

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Je marche à côté d’une joie, dans la proximité de quelque chose qui n’est pas moi. D’un contact sans attouchements. D’une mitoyenneté sans accès direct. Je marche avec la joie prononcée dans l’ombre parallèle. Je la sens tout à côté dans sa buée douce. Je la sens dans son écrin à demi-ouvert. Mais, je ne peux la toucher. Je ne sais la saisir comme une douche d’étincelles qui s’évapore trop vite. Elle s’esquive dés lors qu’on l’approche. Je la suis, cependant. Elle est compagne platonique et l’étreinte courtisane demeure une transfusion approximative. J’entends ses bavardages et ses rires comme si j’étais le voisin d’une cour d’école durant la récréation des élèves. Je lui tends la main, pourtant. Mais, elle m’échappe à chaque pas qui m’en approche.

Je marche à côté d’une joie, et je chante et je danse pour l’apprivoiser. Mais, elle n’est toujours pas moi. Têtue, elle se refuse. Elle danse et chante aussi dans ses pantomimes à me savoir tout proche. Peut-être plus tard, l’union de deux instincts, la communion des étrangers qui s’entendent et se mêlent. Dans la perte de mes pas, dans une rue transversale. Au tout prés de l’endiguement, dans la transposition des rires et des éraflures.   

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Commentaires
B
JMS, ton regard ici n’est pas sans une gentillesse empreinte de générosité. Tes textes (sur ton blog) d’ailleurs révèlent parfaitement ce trait de caractère qui doit probablement t’accompagner irréductiblement. Je te remercie de ces quelques mots. Je suis également touché par ta capacité à faire jaillir dans la simultanéité sens et raison. Merci à toi.
J
" Je marche à côté d’une joie … Je la sens tout à côté dans sa buée douce. Je la sens dans son écrin à demi-ouvert." J’aime beaucoup ce qu’il y a de finesse dans l’analyse du moment, c’est une subtilité qui me touche, qui m’évoque une peinture pointilliste. Chacun de vos textes est une rencontre avec l’improbable du sens – "Chaque minerai se dissout dans l’impatience qui court plus vite que le battement du jour" : votre écriture s’inscrit dans la pertinence de la meilleure poésie. <br /> Merci<br /> jms<br /> Ps ; ^^- I -^^ le titre de vos articles est surprenant ! j’aime beaucoup les tableaux qui illustrent vos textes.<br /> jms
B
Il y a pire, oui, de toute évidence.<br /> Merci à toi, Bougrenette. C'est le "tenter" qui demeure le frisson à vivre. De toute évidence.
B
Tenter d'apprivoiser, de charmer la joie, je crois qu'il y a pire comme programme.
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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