Derrière nous, ce devant inachevé.
Ici, chaque mine est à ciel ouvert. Chaque minerai se dissout dans l’impatience qui court plus vite que le battement du jour où le rien devient un sacrifice, et une oblation. Hors de l’édredon du silence roule les visages qui se désempierrent de l’attente. Une grâce d’or fige les silhouettes qui ne dansaient plus. Sous la voûte du feu, le rêve pactise avec le déchu. La cire coulante des bougies enveloppe les parois du souvenir comme si la pensée devait se glisser sous de la neige durcie pour retrouver la couche sédentarisée d’un musée de statuts où l’inspiration est un filon, une galerie sédimentaire. Nos mers retiennent une part de soleil, et la nuit sans lune, quelquefois, y décalamine le noir comme un flash où s’est arrêté le temps.
La rencontre dans l’éprouvé jette ses flammes aux commissures des mots tus, au corps des gestes restés dans leurs élans tétanisés, au cœur des souffles sans autres appuis que le vide et le blanc des berceaux d’aucune semence. Enchevêtrée dans la nuance, je sais que tu es là. Proche et lointaine, dans la rime frémissante, tremblante, blêmissante, où s’achève la présence. Comme une pause suspendue, un psaume sans péan, un langage retrouvé dans la graine de l’intime où les frissons tombent comme des feuilles trop vieillies.