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LA COLLINE AUX CIGALES
6 septembre 2010

Un temps vers un autre : des foulards d’appétence aux jupes de l’espoir.

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Et si rien n’existait vraiment ? Ni la peur, ni l’angoisse, ni l’escalier des mémoires où se perdent les cris qui défient la luxure du monde ? Et si mon esprit voulait se dissoudre comme une pincée de sel dans un verre d’eau ? … pour ne devenir qu’une eau salée dont l’écume se pare pour être plus légère ?

L’univers n’est-il pas lui-même un tout ? Si toi et moi n’étions pas de ce monde, ce dernier serait-il ce qu’il est, et existerait-il à l’identique le noir qui dévaste le blanc ?

Non, ce n’est pas imaginable, ce n’est pas possible : une pincée de matière disparaîtrait et c’est le monde tout entier qui s’effondrerait. Même le vide a besoin du rien. Or, nous sommes de ce monde quoiqu’il en soit. Nous pouvons donc en déduire que sans nous, sans nos corps, sans nos matières, et sans nos pensées, il n’y aurait rien. C’est donc lui qui a besoin de nos chimères et non pas le contraire. Sans nous : rien. L’univers ne peut se passer de nous pour exister dans sa démesure. Une goutte de vie manque à l’appel et tout est dépeuplé, pourrions-nous dire en parodiant.

Dans la nervure des nuits et des gibbosités qui les accompagnent allons piocher au désarroi des pertes lourdes, allons creuser la défaillance vile, allons défaire les nœuds vides de nos surplus d’émotions jetés à terre et détachons nous comme des horloges célestes flottantes en suspension afin d’offrir nos disponibilités à l’inconnu qui nous attend.

Dans la mort, le désir peut se faire plaisir sans te faire du mal. Dans nos morts les impossibles deviennent des réalités claustrophobes. Il est vain de s’enflammer. Nous dérivons dans le temps qui nous absorbe. Funérarium ou pas.

L’émergence de ta voix traîne comme un clin d’œil salue les heures qui tombent. Des champs de batailles éclaboussent de toutes parts. Devant et derrière ne font qu’un. L’absolue nécessité de te porter en moi violente l’intérieur des peaux. Le son de toi défile en filigrane et toutes les voix du monde humain s’amplifient. L’alliance à la mort n’est pas repue, n’est pas rompue. Une foule d’attirances dissèquent le réel dans sa comparution à vouloir tout occuper. Egaré de toi, l’ordre des choses repose sur l’absence pénible qui limoge la clarté des cohérences. Seules, mes incertitudes batifolent comme des lunes d’emprunt torpillent mon ciel d’étoiles muettes. Quelque chose s’est brisé et dans un grand fracas de noir est né l’obscurantisme qui me submerge. Plus rien ne se voit. Les sens sont dépourvus de repères. La vie oscille comme une roue voilée, puis tombe. La tendresse bute à l’inconnu des beautés qui ourlent mon cœur comme une mer ondule sous la houle qui sclérose les fines lignes d’horizons que les yeux peuvent seulement deviner.

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Commentaires
B
Merci Bifane pour ton commentaire explicite. C’est Lavoisier qui serait ennuyé (oups). Pour ma part, je trouve que le hasard souffre de sa nécessité à donner des rendez-vous.
B
C'est partir d'un postulat bien hasardeux, cette nécessité d'un détail pour qu'existe le tout. Ce tout-là, peut-être, mais un autre tout ? Les espèces qui disparaissent empêchent-elles le monde d'être ? Notre disparition, à l'échelle du monde, serait sans doute une bénédiction, quand bien même la pollution et les sacrifices que nous y commettons n'ont peut-être pas la portée catastrophique qu'on voudrait leur donner. Il n'empêche : nos actes n'en sont pas moins répréhensible, de même que notre humanité, entendue dans le sens le plus noble qu'on attache à ce terme, n'en finit pas de se perdre et de se salir... <br /> S'il est une humeur, une aura qui se dégage de nos actes, de leur totalité à la surface du globe, nous devons l'assombrir bien tristement, je pense... <br /> <br /> Amicalement
C
Sur l’autel des ténèbres, l'incertitude<br /> Fait ripaille inutilement avec son enfer<br /> <br /> C’est juste un éclair qui traverse le ciel<br /> Accroché à l’effarant vide qui avance
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