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LA COLLINE AUX CIGALES
15 mai 2010

Et, ce jour tapissé…

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… L’amour est un long voyage, il est une ombre à la recherche de la lumière. Une auréole suspendue dans le désert de nos morsures. Il est désincarnation de la pierre transmutée en poussière. Il est dimension sans dimension, carré sans angle, rond sans surface, rectangle sans côtés. Il est désastre indispensable…

Il est souveraineté du bien fondé des cataplasmes épongeant la tragédie qui nous consume. La ruse absolue est de nous faire croire en une lumière ressuscitée dans un noir total. Or rien ne voit le jour sans se substituer à la comédie qui l’a précédé.

Sans l’expérience et le donné à connaître, le temps ne serait qu’amoindrissement et destruction. Mon expérience de toi s’accroît plus le temps passe. Et plus il passe, moins l’heure qui s’écoule n’a d’importance, plus il n’y a point d’heure, plus le pont s’élargit. Ici, l’amour est une arche inébranlable où l’on boit au ruissellement de la lumière.

L’expérience n’est jamais complète. Il y a toujours un bout de chagrin, un bout de rêve qui veille. Une fenêtre éclairée aux lampions du destin et sur la grève alanguie une clameur dans la poitrine, c’est de l’ombre viciée que déboule à foison la satiété palpitante d’eau et de soleil. 

Nos évidences sont toujours d’impures circonstances salies par nos logorrhées importunes. Nos innocences n’ont d’innocence que leurs pulsions. Avilies de nos faiblesses, nous nous purgeons dans leur gloire. La chasteté du dire épuise nos possessions. L’amour ne possède rien, il s’accouche. Nos instincts jouent à la marelle et n’accèdent au ciel que lorsque le galet jeté dépasse l’horizon. Nous rinçons nos troubles comme des linges imbus de nos sublimations. Des brindilles de regret enserrent le passé. Elles restent en éveil permanent pour conquérir le silence vociférant et vaincre l'immobilisme pillard des idées inquisitrices. La plainte se contemple de nos infirmités à les abandonner.

Tu as toujours filé comme une ombre de poudre sur nos heures patinées mais je t’ai préservé derrière mes rideaux de cuir tannés. Il fallait te garder, il fallait ne pas gâcher. Ne rien perdre. J’étais terre et tu étais semence, j’étais ruisseau et tu m’accueillais en ton fleuve. Je n’avais que des mots, tu m’as fait chanter la pluie.   

Une goutte d’eau, une perle de rosée éclabousse encore ce naufrage. Cette eau évadée. Tu m’as offert la bouffissure et la modération sereine, et la consolation entretenue de la patience heureuse.

Tu as été cette fougère irritante destinée aux souvenirs cuisants, qu’une nuit solitaire et affamée riffauda d’amertume dans la récurrence des ombres, à la répétition des jours, à la blessure acide qui provoque la dissonance des musiques, le désaccord des vents. Dans la permanence des sanglots. Tu fus la douleur de la chair et des os. Tu es devenue la peau de mes rêves. Tu es le ventre de délivrance où naît le jour. Tu es ce silence mûrit dans la chair de l’absence. Le fruit d’un hymen constellé et bosselé d’inouï.

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