Vaine immobilité.
Qui ne sait rien du précieux, s’est refusé au jour où s’étoffent les plumes de nos labyrinthes ouatés.
L’enfance se balance au dessus des murailles. Les chansons égarées s’époumonent à la fraîcheur de l’aube. L’herbe ruisselle la nuit qui l’a pressé et sauve le vert des ombres. S’éprouvent les raies blanches où perdure l’interrogation. Comme si elle fustigeait l’attention d’avoir été attentive à la présence invisible. Ce n’est pas le questionnement, c’est sa réponse qui chrome le suivi des pensées. L’événement se poursuit dans l’irrémédiable que nous savons prochain indéterminé. Les mots soutenus, sauvages, réfractaires soutiennent les phrases nues, sur des macadams durs. Je te dis une ivresse et tu écoutes la saison ovale où s’assoit ton ivraie. Nos toiles s’étendent sur le sol et nos cœurs marchent bouches ouvertes, offerts aux plis des cartes où se rejoignent les points de nos géographies sédentaires.
Demain bon sang, demain, est ce jour tapissé d’aujourd’hui dans lequel se rouille nos parures passées. Les boulons dévissés crissent comme une amertume refuse d’être délogée. Trop habituée à l’amer, à la rectitude des tableaux gondolés par les orages. Renoncer aux combats nous semble nous livrer à la faiblesse de nos failles. Alors qu’ici, nous accompagnons seulement notre désespoir dans le champ où vont revivre des coquelicots. Ton sang et le mien, rouge fleurissant, rouge bondissant, de l’épreuve à la perte des horizons bucoliques. Nous reverdissons. N’oublie pas, nous reverdissons de nos tiges dardées et impudiques. Nous nous accaparons le vertige et le damons de nos espoirs. Nous sommes toujours là, vainqueurs de nos dérisions et de nos sarcasmes. Nous coexistons de vouloir être et non d’être. Le coût est sur l’accent du grave. Nous exilons à l’indéterminé parce que nous fuyons l’immobile des histoires vaines.