Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA COLLINE AUX CIGALES
20 avril 2010

Effusion invisible.

w_14

Ton cœur me parle en morse et je suis sourd comme le bruit d’une chamade bât le rythme du silence sur des filets d’échos intraduisibles. L’impulsion vive jacasse dans la jaculation qui enfle mes reliefs. L’exclamation se projette dans des habits de fantômes. Nos immobilités traduisent mal le murmure de nos confidences. Nous sommes saisis. Si fortement souqués aux acouphènes de nos désirs que nos fonds sonores ne perçoivent plus qu’un brouhaha où nos sens s’effilochent et se perdent.

Pourtant.

J’entends ton sang qui s’ouvre comme une mer où radote mon tremblement. Je vois la lumière de ton corps se déplacer comme une torche dans la nuit. Je perçois le souffle qui caresse doucement la peau de mon visage.

Pourtant.

Mon vertige gonfle comme une baudruche remplie de toi. Et, nos voix muettes transportent nos cailloux d’une falaise à une autre falaise.

Cascade à la mer, tricherie du ciel, craquements sur les parois du virtuel… Un seul nœud suffit à nos peines. Enlacements provisoires noués au fond de la gorge. Nodosités dans la cadence des ressentis muets et fragiles.

J’amende la terre de ses échos où chambranlent les frissons comme des soupirs. La peau de ton cœur est transparente, perlée des rumeurs qui traversent. La promesse de la rencontre de nos solitudes est une toile fine sur laquelle se dessinent nos attentes. Toute la beauté précaire du monde tient à ce regard que nous portons de nos mains… conjointes et étourdies. Le déhanchement de nos solitudes laisse briller mille éclats. Nous marchons dans l’aveuglement comme deux enfants allant à la messe du dimanche, des bonbons plein les poches.

Demain est notre source. Demain est notre toit. Demain un toi et moi qui rayonne dans la brume indéfinissable de l’avenir. Une clairière probable.

Dans l’essaim des mots grouille le désespoir non dissipé et des pierres roulent vers un dénouement suspendu aux fils imaginaires que des oiseaux emportent au loin. Des bribes de sons miniatures accompagnent cette guirlande rouge comme un soleil qui se couche.

On ne peut sacrifier le plaisir de vivre pour n’envisager que des chambardements provoquant le déséquilibre. On ne peut planer comme un doute gâchant le réel déjà tourmenté, ni flâner comme une hirondelle sans mire, ni grimper aux arbres sans troncs de nos refuges à éclats de douceur. Nos illusions susurrent à nos entrailles dépouillées le risque des inondations dépourvues d’eau. Nos consciences nagent dans le vide.

Pourtant.

J'irai boire à tes paupières qui cachent la beauté de tes désirs. Je boirais à ta neige et je serai la source qui coule jusqu'à la vallée. Nos boussoles sont dans l’heure où s’écrit le temps. Tu me nourris comme un cerisier s'abreuve de soleil.

Tout l’horizon se resserre comme si la vitesse de la lumière l’avait contracté dans un seul point : le point qui termine les phrases, le point qui ouvre à la surenchère des idées que rien n’est censé convertir en sentiment.

Le sentiment amoureux est encombré d’illusions redoutables qui laissent croire au merveilleux mensonge qu’éprouver la vie dans son apaisement est se livrer à l'inutile.

Nos émotions sont des jarretières qui s’enfilent à nos cœurs le temps d’une valse avec la douceur de vivre. L’effusion est paradoxale. Les distances et la notion de temps s’y confondent. Nos âmes pleuvent sur tous les déserts du monde. Nos corps sont des tremplins sur lesquels sautent nos errements à vouloir rejoindre la part filtrée de nos consentis et de nos déterminations à surfer entre l’autre et nous-mêmes, à l’écart, dans la distance des ego prisonniers d’eux-mêmes.

Pourtant.

Je te perdrai de ce que je suis en te trouvant de ce que tu es. Je me perdrai en toi pour me dire qui je suis.

Publicité
Commentaires
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 207 340
LA COLLINE AUX CIGALES
Publicité