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LA COLLINE AUX CIGALES
14 avril 2010

A venir…

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Faut-il barguigner au désastre et au péril pour obtenir de l’épreuve l’épure des contrastes qui flouent le regard ?

En moi l’hiver s’amuse avec le printemps, l’été rit avec l’automne. Mon radeau dérive et je vais droit là où il m'emporte à l’exil du temps sans cadran.

A pas sans bruit, je m’avance. Et déjà sur le sentier mes pieds écrasent l’herbe qui retient la parole, des cailloux roulent au fond de la gorge et ma voix se fend à la clarté de ce qu’elle tisse. Je lisse de mon mieux le chemin, à coups de verbes ronds, à coups de propositions, d’affirmations, d’interrogations, de superlatifs, d’excréments de mots digérés par des langues aux salives amères et acides comme du citron. Celles des autres qui parlent à ma place. Celles des morales ajustées au bien qui n’est que pâle reflet des flammes qui poncent l’instinctif élan du naturel.

Mais déjà le bruit de la ville éventre nos plaines. Mais déjà les tôles s’entrechoquent et les sirènes clament l’ordre des bétons sans âmes. Il faut vite couper les chaînes de nos ancres. Mettre les voiles et souffler au vent d’hisser le ton. Partir d’ici pour être n’importe où. L’urgence propulse comme un boulet de canon. Fuyons !

Je ne sais ce qui me happe tant. Je viens néanmoins et éprouve un sentiment de joie à m'installer. A ne pas partir. A rester. A attendre.

Tu es là, proche de tes mots. Les miens cherchent dans les tiens une issue vers toi. Plus prés, plus proche. Encore.

J'ai un peu peur.

Toujours est-il que je te sais là. Le coeur battant, l'haleine saccadée et les songes disponibles. Toujours est-il que je me sens attiré comme le jour cherche la lumière. Est-ce une marée de blanc, un flux, un reflux ?

Que doit-on dire à l'émotion lorsqu'elle gronde comme un jeune ruisseau vivifié ?

« Ô temps, suspend ton vol... »  Il nous faut la conscience pour témoin et elle erre encore dans des battements d'ailes qui l'exilent. Soupirs après soupirs, j'irai dans les étoiles voir si un frisson de toi n'y serait pas perdu.

A l'aveugle, cantonnant de mes cils, je te trouverai où que tu sois logée. Et puis, nous irons nous asseoir au bord de nos étangs bouillonnant de nos « malêtre » et nous nous caresserons de nos murmures comme deux fontaines partagent l'eau de leurs sources.

Dans le désordre. Dans l’ébranlement. Me voilà manquer de tout et accédant à la joie d’un presque rien en explosant d’ivresse.

De l’eau de tes mots, des vagues courent encore sur les plages de mon ciel. Il pleut des artifices et mon rêve brûle. Il neige des cendres blanches et mon cœur est une avalanche.

Ha, il faudrait pouvoir raccommoder ses faiblesses avec des proverbes.

Tu, c’est qui ? Dis-moi, toi qui sais, qui y-a-t-il au-delà des montagnes que le ciel ne connaisse pas ?

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Commentaires
S
Soupirs après soupirs, j'irai dans les étoiles voir si un frisson de toi n'y serait pas perdu.<br /> <br /> Ouah, j'aurai aimé écrire cette phrase..magnifique
M
Merci...
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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