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LA COLLINE AUX CIGALES
11 mars 2010

Affable réel, contumace de l’artifice.

FRIESE_1

Ce que tu tiens en toi comme une évidence, comme un noyau d’engendrements, comme un centre névralgique qui s’époumone de tes faiblesses mais aussi de tes sacrements à irradier les souffles qui te parcourent, c’est aussi cette matière que nous habitons chacun dans la communauté de nos intuitions les plus profondes. Ta chair et ma peau ne sont que des tourbes ivres de voyages et de connaissances que nos expériences gravitent partiellement parce que bousculées par la mouvance incessante du temps qui dilapide l’heure pour en reconstruire une toute identique mais nouvelle et pure, pas encore éprouvée par l’usure. Tu sens bien l’artifice qui cloisonne nos raisons à ne plus pouvoir, à ne plus savoir tant elle est fixité dans un monde qui bouge. Comme le dit si joliment Bergson de l’instinct et de l’intuition se construit un savoir qui nous est propre et qui résulte d’une pureté que ne peut défier l’intelligence. Nos mots et nos paroles sortis de leurs consonances utilitaristes perdent tout leur pouvoir à révoquer le monde de ses faiblesses. Il faut être poète pour extirper au langage la faculté de dire ce qui est de ce qui est. Les choses telles qu’elles sont, sont la réponse parfaite d’une réalité pure. La perception de l’immédiat c’est « ça » la connaissance.

Nous sommes la matière dans la matière qui est elle-même dans l’espace et le temps conjugué en une même courbe plongeante parfois et jaillissante souvent vers ce mouvement perpétuel convergeant au changement vers du nouveau qui ne cesse de muter en un autre nouveau, d’une création infinie et indéfinie.

« La pensée c’est la mobilité pure… ». Nous sommes cette imprévisible vitalité où chaque théorie s’effondre dés qu’elle est confirmée parce déjà tout est autrement et autre chose. A ce rythme t’aimer est une virevolte, une toupie effrénée, un typhon dont le souffle lui-même devient à son tour une autre matière, une autre couleur, un autre parfum. Je te regarde encore comme si dans mes yeux, sous mes paupières était restée collée la toute première image que j’ai accueillie de toi. Or privilège ou pas de mon intériorité tu demeures identique et strictement égale à l’idée que j’ai bien voulu conserver de toi alors qu’en réalité tu es totalement partie, désintégrée en milliers de grains de poussière incalculables et surtout sans aucune mesure avec l’image initiale que j’ai immortalisée par défaut d’une nature similaire. Alors t’aimer c’est te dire que je conserve de toi en moi immobile mon sentiment qui te poursuit toujours comme une abeille affamée butine sans relâche la source de son asservissement volontaire à être dans la joie.

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Commentaires
C
La souvenance est poésie de nos sens... Un amalgame des heures qui passent et reviennent. Quand bien même la future à venir serait pure, reste toujours une empreinte, des stries sur nos peaux, nos voix, notre odorat pour nous rappeler à celles qui ne sont jamais mortes... Juste passées... <br /> "Il faut être poète pour extirper au langage la faculté de dire ce qui est de ce qui est"<br /> Merci à vous poète, pour ce partage.<br /> Bien à vous<br /> Cat
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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