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LA COLLINE AUX CIGALES
9 mars 2010

Je vais où je vais.

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Et puisqu’il te fallait être malgré tout dans ce chantier dérisoire, dans cet embourbement indéfini où les fleurs jaillissent comme des champignons hallucinogènes, tu as été. Et puisqu’il te fallait vivre à la rognure de toi-même dans la traînée fumante des terreaux sans semence ouverts au ciel pour que le soleil vienne mourir dedans, tu as été.

Parole et vacuité déversent en même temps la plainte. Tu sais ce gémissement de mots qui se sentent abandonnés à terre comme des visages dessinés sur des flaques qui ne durent pas. Ce vide inoccupé de l’amour dans lequel on dépose des branches et des fleurs pour ne pas le laisser sans rien, pour ne pas l’abandonner à la mort profonde des guillotines qui tranchent le vide alors que se sont nos jambes qui flagellent, nos voix qui s’évanouissent et nos cœurs qui s’effondrent.

Mais les mots blessés, les mots qui n’ont connu que la plainte muette ont soulevés des musiques qui nous baladent dans nos âmes qui ne sont elles-mêmes que des costumes d’apparat, des pluies empruntées pour repousser la mélancolie. Le chant de nos voix mélangé à nos sourires et à nos pleurs par lesquels nous devenons les étrangers de nous-mêmes. Dans la perdition misérable de nos déserts devenus malades du sang asséché que nos solitudes ont accumulées.

Et puisqu’il te fallait être malgré tout dans ce corpus insignifiant, dans cette hécatombe de l’insupportable pour te faufiler et te glisser dans les brèches où vie et mort n’étaient qu’une seule et même épaisseur, j’ai du conserver de toi le naufrage des mots et des chairs qui ne respirent plus. Et puis, te réinventer. Te réinventer d’abord dans la douleur qui ne rappelle que l’absence sèche et désabusée, pour ensuite trouver en moi la force de te donner vie comme moi j’aurai voulu que tu perdures. Aujourd’hui encore lorsque je ne te sens pas au creux de ma chair, ma voix tremble et t’invente du bout des lèvres. Notre tombeau est un faux tombeau, je suis mort avec toi certes, mais tu es restée vivante avec moi. Et demain encore nous continuerons ensemble à sauter dans le vide.

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Commentaires
C
Aussi pudique que majestueux<br /> Suis "en suspend" sur vos mots
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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