Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA COLLINE AUX CIGALES
26 février 2010

Un suicide au fond de soi.

DSC03384

Le monde tel qu’il est n’est pas supportable et que tu sois dans le dissolvement de l’épure ou dans la catharsis de ses épreuves ne change que sa version à le vivre. De la mort à la vie des multitudes de fils que nos imaginaires tendent comme des hypothèses infondées au réel, mais qui déversent néanmoins tout un pan de l’absolu nécessité à le défaire comme on démantèle par l’absurde une cathédrale érigée à la gloire des défunts qui peuplent notre historicité. Le jour se lève sans ton consentement et tu joues à te lever comme un automate. Mais tu sais au fond de toi que ton idéal n’est pas de ce monde. Et tu t’inventes des lunes rousses pour que dans le miroir de tes mers reflète un autre chose inaccessible mais suffisamment présent dans tes ombres pour croire que l’invraisemblable offre à ta raison la démesure d’un juste qui serait une voix royale à tes encombrements.

Je me tuerai bien en moi si d’aventure le miracle de l’amour pouvait prononcer la certitude affirmée de la jubilation du plaisir qui n’en finit pas. Douter nous contraint à la résignation. A capituler là où nos peurs nous traduisent au vertige. La force du suicide est de trancher le définitif comme on tranche le pain qui nous nourrit et de faire mine qu’aucune faim nous trésaille plus absolument que de s’échapper d’une réalité qui nous ignore.

Libre de sentir et libre de vivre, la respiration s’accapare le souffle pour en réunir le grain et nos moissons dépoussièrent ce que nous sommes comme on jette au feu les arguties bienséantes qui nous froissent de ce qu’on est pas. 

Je t’aime pourtant. Je t’aime sans doute de ce que je ne suis pas. Et mes yeux pleurent là où nulle larme ne saurait m’exclure. Reste à vivre nos apogées comme de divines exultations. Reste à donner un sens à ce qui nous dépasse et à clore l’infini pour lui apprendre que rien ne peut exister au-delà des sources qui nous fécondent comme un amour s’étreint de sa certitude à être l’excellence de nos immanences à composer la musique de nos chairs.

Publicité
Commentaires
B
Anne :<br /> Si l’écriture est terre de passage, tu m’en vois ravi.<br /> Le partage révèle et s’il offre aussi une forme de dépassement de soi, alors je suis comblé.<br /> Merci à toi de livrer, ici, tes émotions, ton senti et ta réflexion.<br /> Oui, prendre du recul, en toute chose, aide à soulever nos paupières.
P
"...Le jour se lève sans ton consentement et tu joues à te lever comme un automate. Mais tu sais au fond de toi que ton idéal n’est pas de ce monde. Et tu t’inventes des lunes rousses pour que dans le miroir de tes mers reflète un autre chose inaccessible mais suffisamment présent dans tes ombres pour croire que l’invraisemblable offre à ta raison la démesure d’un juste qui serait une voix royale à tes encombrements..." .<br /> J'étais tombée dans ce marasme ambiant, empêtrée dans une glu sans fin qui ne disait rien..du mal à revenir.. j'avais cette impression, jusque il y a encore peu, que je ne faisais que m'inventer un "vivre mieux" qui était de guingois ; de me tricoter un rêve sur lequel voyager, qui accueille mes envies d'autre et d'ailleurs, pour sortir de ce que ce que je vivais y être, et là, il me semblait ne rien pouvoir transformer.. d'être là, comme ça, non, cela ne me convenait vraiment pas : je devenais alors une passante d'"à côté" de ma vie.. je vis maintenant aux confins de ma réalité, me sentant libre de le faire à ma manière, et de respirer à pleine bouffées, à pleins poumons,à mon rythme.<br /> Merci de ces réflexions, balustrade vers d'autres horizons..se reculer pour y voir mieux, et se sentir là, présentement..<br /> Anne
C
Que d'élégance ! ... Je découvre ... J'aime
V
Le pardon est une forme de suicide. Rien à vous faire pardonner de ces beaux échanges entre les mots, entre les lignes de vie pour des partages à nos démesures.<br /> Bien à vous B.
B
Que l’on accepte de bien vouloir me pardonner de ne pas anoter systématiquement aux suites des commentaires reçus un merci amical et sincère.<br /> Vos mots concourent toujours malgré mon mutisme à nourrir une réflexion pourtant commune. Et je vous suis trés reconnaissant de votre participation.<br /> J’accorde respect et mansuétude vérace à toutes formes de commentaires. L’expression écrite a ce pouvoir que de titiller chacun d’entre-nous. Bref, je ne veux pas me perdre en palabres bobos... Merci du fond de mon coeur à vous tous et à chacun pour votre générosité et votre sens du partage.
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 207 338
LA COLLINE AUX CIGALES
Publicité