Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA COLLINE AUX CIGALES
25 février 2010

Entre tes mains, un soleil est en train de naître…

bv000021

La colère se chuchote dans les yeux malins des surenchères, la lame de fond surgit et la fatigue de soi s’effondre comme un vieux manteau fripé. Il n’y a pas d’existence dans la déconvenue de l’inachevé. Seuls tes yeux de misère bousculent encore les éclairs noyés dans l’anévrisme idiot des soumissions inéluctables. Rien ne se termine par la mort. Il faut sortir dehors. Il faut sortir de soi pour détramer les fils du sable où les châteaux de cartes s’épouvantent de l’éphémère et du transitoire incessant où bât la mutation comme un cœur à mille rythmes. L’irréel est la condition sine qua non à la déchéance qui ouvre les portes au réel fortifié. Ses remparts sont les murs de tes convalescences à ruminer l’air de tes essoufflements. La muraille est cette complaisance que tu t’attribues comme une excuse fissure l’invisible. Enfante toi donc des heures qui n’existent pas, celles-là même qui n’existent que pour toi ou par toi. Qui n’existent pas mais qui sont à la dérobée comme une fuite lèche l’écho d’une transparence qui n’a d’égale que l’oubli de soi de la concomitance à l’acte. Dans l’agir tu ne perçois que le regard de l’autre. Ta chair se donne les yeux fermés avec sous tes paupières l’image chargée de ton désir. On n’éteint pas la lumière c’est nos rêves qui n’ont plus de bougies. Tu t’enflammes de tes cires rompues et fondues à l’aveugle absolu. L’excès brille comme une suie qui se dépose sur le conduit de ton acheminement à rectifier le désordre inorganique en une matière inouïe qui jaillit de tes mains et de ta bouche comme une musique sourde à tes dérives. Tu fais le geste mais l’emprise t’échappe. Tu remanies mais l’histoire te chante malgré toi. Ta déconstruction oublie le pouls de l’inévitable. Tu meurs de vivre et lègue à tes gammes discornues l’effluve de tes acrobaties de perception au superficiel de tes secrets.

L’amour est un exil, l’amour est un cheval sauvage reprisant sans cesse le paysage. Les dunes se déplacent et la plage change et le sable se gorge d’eau et de sel, et de vents, et de soleil. Paysages aux milles formes, un ruisseau coule et ce sont tes veines qui affluent de ses ressacs. Ce qu’on croit savoir désoeuvre l’orientation. Le Nord est à l’Ouest et le Sud ruisselle un printemps sans bourgeons.

Et puis la cadence, et puis le rythme. La boulimie des heures vides qui s’égosillent comme des oisillons affamés, le bec ouvert, le ventre creux. Il faudrait parfois manger à la lumière, il faudrait parfois s’empifrer du feu pour que nos trous noirs s’éclairent, un peu. Pour que le désir s’envole au dessus des fumées qui le cachent dans l’espoir de protéger et de dissimuler. Nos vies sont des gouffres régurgitant la douleur défragmentée de l’interstice entre le noir des profondeurs et le blanc aveuglant des rêves déchiquetés.

Derrières les caches tu te tiens lovée dans le nid de tes faiblesses, vulnérable aux soupirs des ombres ; prise et enrobée dans les rayons de lumière et ta poussière reste suspendue prisonnière comme de minuscules cintres où peut s’accrocher l’émotion des débâcles et des frénésies. Tu ne sais pas encore l’afflux muet des orges et des blés mutant en des épis qui enveloppent ta langue dans une gangue pure propice à la naissance du soleil. Dans ton sourire déjà tes cicatrices dansent une farandole de silence et tes yeux portent la trace d’un jour qui se hisse comme un émerveillement.

Publicité
Commentaires
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 207 338
LA COLLINE AUX CIGALES
Publicité