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LA COLLINE AUX CIGALES
19 février 2010

P87 - Sur les flancs.

Un collier de morsures comme mille dents pointues

Dans le fond des gorges, dans le temps emietté

Que l’on porte comme une parure fourbue et têtue.

Un tour de cou, un tour de nous, une poche trouée

Où s’écoule la larme triste de l’attente qui pleure

Un harnais de fer autour d’une éponge de beurre

Un ventre déchiré comme un tonneau crevassé

Qui borde les ports où toutes voiles parées

L’absence se dilue dans un chagrin de brouillard

Dans un crachin de poisse qui lui sert de foulard

Dans une bouche qui a faim et qui mord le cœur

Comme un loup affamé au centre des douleurs.                  

Une terreur et une pitié qui rongent les pierres

Que tu as laissé derrière pour ne pas te perdre.

Une musique claire sous le porche de lierre

Se suffit à hurler et à chevaucher ton abécédaire

Comme une consonne insuflée à tes poussières

Dans une nuit de chine hors de toutes frontières

Qui va en charette à tire-larigot au bout de ta prière

Sur les comptoirs vides des riens de misère

Qui se frottent à ton enclos comme à ta terre

Perdue dans les œillets de tes cimetières.

Crispée ta moue se fond à la porte cochère

Et ta peine qui s’étire se perd dans ta volière.

Tes yeux sont des pages blanches et bleues

Où s’inscrit le petit jour des aubes naissantes

Que tes paupières fluètes ouvrent au feu

De toutes ces trames pavillonnantes

Qui se gomment sans cesse dans la répétition

Et ne conservent rien de ce qui se termine

Pour ne voir vraiment que la perdition

Au bout du couloir qui t’élimine.

Et, je te conserve au fond de moi

Sans savoir qui de toi ou de moi

Préservera le flash en sa conscience

Comme une spirale où glisse la patience.

La vie qui croise la mort sait qu’elles sont pareilles

Jumelles de sang aux ombres des nids qui s’éveillent

L’amour est ce radeau jadis où Noé a transporté

Le déluge d’un temps écoulé en une nouvelle demeure

De ce qui fut nous avons conservé ce qui pleure

Tout au fond des trésors que la tempête a colporté

Des abysses inconnus au rythme des vagues

Qui ourlent encore dans nos petits récipients

Où s’inondent nos peurs dans le silence omniprésent

Comme des nuages bavards sur les flancs descendant

De nos déboulis de souvenance que le temps élague

A des fins de durée qui échappent à toutes vérités.

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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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