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LA COLLINE AUX CIGALES
22 août 2009

→ 119 – Je m’attends.

Lilith_by_Hon__John_Collier

Assis sur la bordure d’un jour qui passe sans passer, astreint à fileter le hiatus, à marcher sur le fil du soir qui ne vient pas ailleurs que par le rêve décoiffé des rebonds d’une soif libérant le regard de ce qui ne se voit pas.

Talus de clairs-obscurs chinant les ombres où dérivent les nœuds assiégés par l’envie de se défaire et les oignonades insoupçonnées d’une enfance trahie par le temps qui passe vertical.

Dans le silence s’effiloche une rime qui parle des nuages lorsque la nuit les mange.

Se tenir à l’impossible dans la navigation constante des successions d’éphémères brises dont les étoiles profitent pour allumer le ciel et surprendre les vagues des océans qui sommeillent dans un ronron ondulé.

Je m’attends dans un seul à seul où s’embrassent les courbes des éclats de sel qui plongent les paupières dans une pluie fine libératoire. Je m’attends là où je ne suis pas, heureux de mon absence. La pause, dans un musée fermé pour cause d’inventaire.

Je t’ai vu filer dans la pénombre derrière le paravent des immunités à chercher la neutralité dans la parenthèse douillette et feutrée des écharpes à baisers. Nos lèvres molles sont si flasques qu’elles radotent notre plaisir comme des soufflets de forge. Nos mains se croisent dans une déambulation qui ressemble à des sentiers grimpant la montagne et allant chacun à la cime sans emprunter le même parcours. Nos solitudes s’abreuvent du souffle de l’autre et repartent haletantes dans le brouillard qui commence à chiffonner la nappe de nos sources que nous auscultons comme un arrangement à l’amiable.

Aujourd’hui, le mariage du monde attend que nos silhouettes disparaissent sur l’horizon humide. Et moi, je m’attends du coin des yeux comme on attend un rendez-vous qui n’aura pas lieu. Il est des moments où aucuns murmures ne viennent tromper le solitaire soliloque dressé comme un émissaire du désert venu écouter le vacarme des mers qui hurlent leur désappointement.

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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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