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LA COLLINE AUX CIGALES
20 août 2009

→ 116 – Bivouac.

kate_enceinte

Dans la virgule avant ta place, le lieu tissé et tressé de l’approche de toi. Tu n’es pas véritablement là et pourtant combien de pensées inondent l’instant de tes essences encore perceptibles. Peut-être, s’agit-il de te faire renaître d’un espace que tu occupes habituellement. Peut-être, le manque créé-t-il un lieu d’émerveillement vide qui se passe des présences. Un lieu à rebondir, à sauter, à faire du saut à l’élastique, un lieu à te reconstruire aux feuilles d’émotions restées en soi suspendues à une stimulation paradoxale.

L’intime amortie du repos des attentes laisse l’écriture à l’épreuve aveugle d’une pause, d’un intervalle inoccupé. Dans l’apparence.

Cohérence implacable du monde senti, du réel empirique, de la croisée des béatitudes, du point nouveau de l’étincelle où chaque chose, chaque pensée, chaque monde est dans la surprise d’un déploiement possible.

Réticence du voyage immobile qui transporte au-delà de toutes frontières, voyage sans fin et sans port, voyage dans lequel conscience du réel et inconscience oscillent au balancier des interprétations. Le figuratif prend pied dans la réalité et devient alors le danger d’un mensonge auquel se réfère l’existence.

L’écriture vient d’ailleurs, de son propre rêve. Et, le rêve n’est jamais aussi clair que dans le limpide du mot qui lui annonce le voyage. Gris clair dans la brisure de nos voix, bleu opaline dans la méprise de nos sens, rouge écarlate dans le cadran de nos absences. Nuit d’étoiles sans ciel, où conspirent nos yeux fermés à refabriquer le monde des mondes qui habille nos désirs.

Nos yeux se croisent. Inaccomplis.

Extraire, dire, cracher : du négligé sur du négligeable que l'on aperçoit dans les rayons de lumière au contrejour du verbe choisi, dans le vacarme des ombres où les mots semblent perdre leurs couleurs et leurs étanchéités face à l'agitation d'une danse fébrile où s’immisce le doute et le stratagème des révélations.

Nos souffles ponctuent de leurs voix silencieuses, l’abrasif, le feu, la ronce qui passe au fond de nos gorges.

Te dire la halte précieuse de la seconde qui inspire à plein fouet l’angoisse terrifiante à la vie avant de lui insuffler son expiration vive.

Te dire l’escale du temps afin que la parole puise au cœur des cendres endormies le venin d’une braise toujours jaillissante.

Te dire serait t’évoquer cette pause, ce soupir entre le cri et le silence où la vie rote entre deux mondes.

A la survie des décombres, le mot se suppose, se persuade, se remplie des mensonges et des fictions qui grattent nos ruches d’alphabet à se soumettre pour satisfaire. Complaisance heureuse ou pas, nos bouches piquent comme des abeilles tout ce qui pourrait mettre en péril la certitude qui nous retient à quai comme des navires sans destination.

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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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