P75 - Morsures d’improbables.
Il faut sculpter la vie au rasoir de l’amour
S’accrocher à l’air
Forcer le temps
Pourfendre le rythme
Ficeler l’essentiel
Mourir de vie au creux du plaisir
Si j’osais, je t’éplucherais comme un fruit d’été
Je porterais mes lèvres aux tiennes
J’ondulerais comme un frisson sur ta peau
Je plongerais en toi dans une apnée prolongée
Si j’osais, j’ausculterais toutes tes douceurs
Je me livrerais comme le germe se donne au soleil
Je déposerais ma douce inflammation sur la rondeur de ton ventre
Je crierais mon être dans le plus profond de tes rêves
Rêves de craie dans le gîte des empreintes
Falaise ocre d’un cœur battant dans un songe criblé de trou
Sur les collines du sentiment flambe le visage du fantasme
Tableau de spirales et d’ombres infinies
Brûlis de notre imaginaire solitaire qui malaxe la glaise
Cendres chaudes de nos luttes de doutes et de secrets
… Dans ton désir muet mes mots ardents se figent.
Aucun cri plaintif
Juste des sanglots saccadés
où s’écroulent les murs fictifs
De l’image bâtie à coups de rêves
Vaines turbulences dans les veines
Nourricières du corps
l’émotion transite malgré tout
Jusqu’aux racines de l’être
Là où palpitent
Les cerises gorgées de soleil
Le cœur se fend de gourmandes envies
Qui suintent sur tous les songes
Encore et encore
Je trébuche sur ton absence
« Et je ne sais plus tant je t'aime
Lequel de nous deux est absent »
Je m’assoie sur le verbe attendre
Comme les hirondelles de l’automne
Se réunissent sur un fil prêtent à partir
Et dans la forêt aux visages d’ombres
Je ronge mon cœur en silence
« La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur »