18 juillet 2009
Christian BOBIN
« Le vent ce matin pique sa crise, arrache des feuilles aux arbres, comme on sort brutalement des condamnés de leur cellule pour les pousser vers une mort fauve, et la grâce de ce petit matin d’exécution, c’est que les feuilles, avant de rejoindre leur ombre sur la terre, chahutent jusqu’à l’ultime seconde.
Toutes les vies semblent plus réelles que la mienne.
Ta mort me défait avant de me recomposer autrement. C’est aussi exténuant qu’un amour et c’en est un, mais intouchable par trop de pureté.
Un livre, un vrai livre, ce n’est pas quelqu’un qui nous parle, c’est quelqu’un qui nous entend, qui sait nous entendre. »
- Autoportrait au radiateur ; p 100-101 -
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