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LA COLLINE AUX CIGALES
1 juillet 2009

→ 73 - Là où le feu est une présence.

Tamara_de_Lempicka_Nana_de_Herrera_portrait

L’hymne qui ondule de tes yeux est la précocité de mes bourgeons. Je t’improvise à l’authenticité de ma volonté plutôt que de me complaire à cette juste réalité dont le fondement touche à l’erreur du vrai. Rien n’est de toi qui ne sois d’abord l’étourderie en moi qui virevolte. Tu as beau me signifier tes griffes sensuelles par lesquelles tu répands tes encres à te confier aux discrets murmures des chairs, ta voix est grimpeuse d’arbres où le soleil vient se cacher.

Dans le vent pur, tu peux chevaucher le temps en marche avec ma voix. Ton souffle ponctue ma traversée et ton écriture est ma réserve d’images. C’est donc éclairé de toi que je me lie à l’enfantillage de mes embourbements. Enfant déjà je caressais les paupières de l’aube où je voyais naître entre l’oiseau porteur de messages et le tourbillon des silences qui le recouvre, une échappée d’amour où se taisent les sauvegardes métamorphosées des adultes blessés ou anéantis.

Et tu chemines entre ma peau et mes béances, et tu t’échoues à mes lèvres comme un navire brisé par la haute mer tant il était chargé.

Tu es la mer où j’ai goûté le sel. Tu es l’ivresse du plasma primal qui me ceinture autant qu’elle me grise des signes de l’horizon qui pénètrent en moi.

Dehors se dessine le verbe nu qui explore tout ce qui fait corps au corps, tout ce qui fait corps à l’image où se noie la peinture. Rouge désir où s’agglutine la pensée que le feu inonde de flammes transpirantes comme une petite pluie d’étincelles et qui me trempent de ses plumes chaudes trop lourdes pour s’envoler.

Ce qui fait corps au regard devient cet intouchable que les mots effleurent de leur ravissement à te prononcer. Fixité de l’être planté dans l’imaginaire que toute beauté transfigure à l’énigme des jouissances, immobile et tremblant je bois au rouge.

Je m’absente de la déambulation toujours probable du désastre futur. Si tu es femme réelle et corps tiède qui m’aspire, redoutant la transfiguration, j’échappe en fuyant à cette union qui s’approprie et affirme le paradoxe des amants. Je tiens mon cœur comme un miroir où se reflète le soleil et suggère à mes mouvements de se soumettre à leurs disponibilités afin d’être libre comme un vide, afin de résonner à l’hymne de ta présence. Ta langue n’est pas ma parole, elle est le sucre de ton fruit.

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Commentaires
B
Merci de tes yeux, virtuelle. Au paradoxe dort l’abécédaire des excès qui n’en sont plus.
B
Frédérique, merci. Mais, je ne crois pas que tout soit dit autant que je crois pas que tout puisse l’être.
F
Enfin... enfin exprimé "l'ivresse du plasma primal.." et tout est dit.<br /> Frédérique
V
Très bel hymne au paradoxal déployé avec toujours autant de talent.<br /> Bien à vous
LA COLLINE AUX CIGALES
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