LAUTREAMONT

« Celui qui s’était introduit dans le vestibule de ma maison… Oui, je sens que mon âme est cadenacée dans le verrou de mon corps, et qu’elle ne peut se dégager, pour fuir loin des rivages que frappe la mer humaine, et n’être plus témoin du spectacle de la meute livide des malheurs, poursuivant sans relâche, à travers les fondrières et les gouffres de l’abattement immense, les isards humains. Mais, je ne me plaindrai pas. J’ai reçu la vie comme une blessure, et j’ai défendu au suicide de guérir la cicatrice. »

                              - Les chants de Maldoror, Chant III -

Comments

[B.]

Andrea Mladeste :
Tu as bien de la chance si cela t’arrive qu’avec cet auteur ! (rire) Il m’est arrivé de lire quatre ou cinq fois le même livre en découvrant chaque fois une face cachée d’un texte, d’un contenu, d’une émotion...
Merci de ton regard et de ta lecture. Je passe, aussi, régulièrement prendre plaisir à faire de même en te visitant.
Il en va de l’intensité du perçu, de l’interprétation de chacun, de la traduction de nos émotions à chaque lecture… Oui de la puissance dans cette expression de se défendre de la volonté de mort face à la douleur de vivre, un oxymoron tout chaud !

[Andrea Mladeste]

Ce qu'il y a d'étrange avec Lautréamont... c'est que j'ai dû le lire au moins trois fois... et pourtant... je découvre toujours des extraits dont je ne me souviens absolument pas... Quelle force dans cette dernière phrase "J'ai reçu la vie comme une blessure, et j'ai défendu au suicide de guérir le cicatrice."
Outre la citation… j’ai pris beaucoup de plaisir à vous lire…
A bientôt...