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LA COLLINE AUX CIGALES
15 mai 2009

→ 24 - Dissimulé en soi.

nu_205

De tout temps un passage dérobé, une porte entrouverte, un tunnel caché, l’espérance t’échoie où elle échoue.

Et la traversée de toi continue au-delà de la dévastation, dans le cheminement délabré par l’effet du désastre. Dans les ruines amoncelées, se réactualiser constitue l’exigence de la marche. Le vide est l’itinéraire des déroutes.

Je te visite à combler ma fêlure à l’abreuvoir de ta féminine altérité. Corps béant et subtil où les rencontres s’échappent à la mort en dévissant le langage du désir de sa seule singularité.

Dans ton soleil plénier qui nettoie les bruits de mes chaos, je vide mes ombres de ma benne trop pleine. A quelle identité recluse, la parole se délivre ?

Ta bouche et les lèvres sont l’espace de mon affranchissement, j’y déploie mes exigences comme mes ratissures et mes éclaboussures. L’opprimé de moi se rappelle à l’indélébile tatouage de mon foyer d’être.

Le parcours de l’épreuve n’a de sens que dans les sens eux-mêmes qui s’échafaudent loin des matrices originelles de la rébellion.

L’oubli répare. Lorsqu’on se sépare des berceaux de l’errance, dans la tâche infinie de ma solitude, j’approfondis mon exil aux entraves de mon identité. Le chemin n’est pas dans aucune prophétie, il longe le mendiant qui nous suit, défait et dénudé de toute appartenance. « Par le corps de l'autre, je reconnais ma vérité qui se renouvelle à chaque soupir ». La rencontre de nos râles installe le paradoxe de l'être dans la mêlée des souffles, des voix, des sexes, des corps, et des mondes.

Tu m’ouvres à mon dedans et le monde devient une irréalité flottante : « Comme un maillon rebelle par où commence la déchirure, nous nous célébrons autres dans le concert de la vie ». La scène du monde s'éclipse alors dans l'investissement de la scène de l'être où nos silhouettes s'abandonnent à la découverte du corps et de la jouissance qu'il procure. La réappropriation du corps devient lieu de déambulation, de découverte de soi et de ce qui nous fonde.

Ton corps de femme m’offre la recherche destinée à saisir le secret de la chair qui se révèle un temple illuminé où s’annule l'obscurité environnante. Et chaque rencontre estnu_207 une noce répétée, une remise en perspective de la tension désirante qui nourrit le vivre. Chaque jour redécouvre ma nudité. C’est l’engagement commun de nos chaos qui nous transporte et nous soulève jusqu’à goûter aux lèvres de nos enfances la laitance maternelle. Plonger en toi est abolir le temps et la distance pour mieux toucher l’atome immaculé de la présence infinie.

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Commentaires
B
Liloo : des mots sondeurs… et d’une durée approximative. Merci de ton regard.
B
simone : Frapper et servir bien frais !
L
Des mots égalent à la douceur de caresses éternelles…
S
"...cheminement délabré par l’effet du désastre."<br /> Tilt!
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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