→ 22 - A travers.

Toujours dans l’horizon la plainte à demie cajolée, l’espoir défendu au fer des lances incendiaires, la promesse du désir qui inonde les feux de la saint Jean. Toujours la fronde des sentiments, les vertus déshabillées, les heures dans les bras aveugles des frissons de Carmagnole. Toujours l’infiniment comme un baiser d’adieu qui termine l’insuffisance, toujours l’avenir qui manquera de temps pour envisager la distance dans les dentelles de l’ombre. Toujours l’être et l’avoir dans la parallèle des frissons, toujours soi au bout de l’unisson. Tu es venue de ton loin sans mesure à mon dedans sans frontière et nos êtres dansent à l’immense des miroirs sans anses, et des fenêtres sans cadres.

Toujours dans la démesure du regret des instants inaccomplis, dans les labyrinthes du vouloir, des égarements et des dérives. Toujours les surprises dérobées aux impatiences qui fleurissent dans l’obscurité. Toujours proche de la consolation des ruines, des tourments et des tempêtes où nos cœurs flottent comme des mouettes proches des rives. Toujours peuplé du projet des grâces, les compliments dans nos valises, les ouates en ruban autour de nos rêves d’enfant. Toujours dans la dérobade du pardon qui acquiesce nos êtres, toujours dans le manteau des lacunes laissées incomplètes, toujours à travers le don de la vie, à travers la peau de nos incompétences, à travers le vide qui nous offre sa litière. Toujours nous sans tout à fait nous dans le poids de ce que nous aimerions devenir.

Comments

[B.]

frederique : Toujours, je conserve l’être à l’avoir…

[Frederique]

je conserve le don de la vie
Frederique