P71 - Un lâcher-soi.
Dans la révolte c’est l’éclair qui a soif
Dilatation du levain qui s’insurge
Pulvérisation du mot à l’accent de sa chute
L’impossible appel s’insère dans la gorge de l’angoisse
Avant de se désagréger dans le souffle du soupir
La rupture tient en la désintégration
Où la lumière fait office de liberté.
Séparé de soi dans un non retour
L’absence a franchi l’ombre des souvenirs
La lune descend de sa monture
Et vient se coucher sur un lit de cendres
Pour mieux écouter l’effervescence de la dictée
Que la parole habite pour plier tendrement
La souffrance qui affole les chairs de la mémoire.
Tu crois voir passer les hirondelles en chasse
Et ce n’est que le temps qui se tue
A ne plus exister, à diminuer la vie
Abandonné sur un tronc de désespérance
C’est le renoncement des arbres aux rimes sans fruit
Qui s’effondre à la première marche du jour
Le lien des sources anciennes tourne le dos au printemps qui est.
La vie étrangère à son murmure
Explore ses chaos, reniflant jusqu’au polissage de l’air
Alternant de la fièvre à l’agonie
Dans un gradué d’inespérances où se maillent
Les coups et les grimaces, les cris et les larmes
Qui offrent à l’insurrection de gronder sa violence
A se défaire de ce qui peuple la peur de soi.