P69 - Le don comme une béance.
Quelle comédie me distend de tes yeux d’ombrelles lorsque se meurt la facétie des rides grimées de ce halo de grâce qui imbibe ?
La sueur du cœur se décompose en poussière et l’eau court aux crevasses où s’embourbe l’attente en lambeaux.
Et nos élans enchevêtrés de la famine des sens s’épanouissent dans la larme accablante des ombres décharnées,
Où nus de nos lumières effilées, esseulé, l’amour transite comme un poids d’os dépourvu de moelle de fumure.
Ne foulons-nous point nos rêves de chair où s’embusquent nos repentances et nos délits d’attirance démesurée ?
Le seul frémissement de ta rose des vents me porte au désert de tes sables doux. Je te cherche et je te creuse comme une plage souple où les peaux de sel s’incrémentent aux respirations fertiles.
N’aurais-je bu à ton air que pour rendormir mes paupières remplies de toi, à la limite d’un trop plein ?
Dans quelle crevasse a fondu le parfum, dans quel abime s’est perdue la rive de tes lèvres ?
Pouvons-nous encore, traverser le murmure où tremblent nos âmes et adoucir nos mues de papillons aux liqueurs cachées derrière le voile du silence ?
C’est l’instant qui te perd, pas moi. C’est l’amour qui te suit, pas nous. C’est le lit de ma joie à t’accueillir dans le don de ce que je suis qui se couche sur tes cimes. Viens.