Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA COLLINE AUX CIGALES
25 avril 2009

^^--^^ Est-ce bien réel ?

Si lorsque je rêve, je crois véritablement agir, comment m’assurer lorsque j’agis réellement en ce monde que je ne rêve point ? Comment distinguer le rêve de la réalité ? Si le rêve m’apparaît comme une réalité imaginaire, comment être certain que je n’imagine pas la réalité dans laquelle je vis ? Il s’agit là non pas d’un problème psychologique, mais d’une question ontologique : si le rêve possède une réalité propre, comment la distinguer de notre réalité ? Et notre réalité est-elle la véritable réalité ? Ou n’est-elle que l’image d’une réalité supérieure ?

En d'autres termes, le rêve possède une réalité propre - celle de l'imaginaire -, mais d'un degré ontologique moindre que le monde sensible dit réel, et que le monde intelligible.   - Si l'on peut ainsi distinguer le rêve de la réalité, à moins d'être insensé (Freud, dans L'interprétation des rêves, désigne sous le terme de « psychose » l'impos1172778618sibilité d'opérer cette distinction), il s'agit là d'une question ontologique. Or, selon Kant, nous ne pouvons connaître que les phénomènes, la manière dont les choses nous apparaissent, et non les noumènes, ou choses en soi. Si l'on reprend l'exemple cartésien du morceau de cire, ce n'est pas la chose en soi, le morceau de cire tel qu'il est réellement, que nous considérons par l'entendement, mais seulement la manière dont il nous apparaît. La connaissance n'est ainsi qu'une manière de « sauver les phénomènes », et toute question ontologique, portant sur la réalité ultime des choses, ne peut être que métaphysique : il est impossible de démontrer que les noumènes existent réellement, et par conséquent que la réalité qui nous est donnée soit véritablement (cf. préface de la 2nde édition à la Critique de la raison pure).   Conclusion   Si l'on peut donc distinguer le rêve de la réalité, à moins d'être insensé, et que même le sceptique, qui doute de l'existence véritable des choses mondaines, est conduit, dans sa vie quotidienne, à admettre l'impression de ses sens (sans juger de leur validité épistémologique, cf. Sextus Empiricus, Esquisses pyrrhoniennes, I, 10-11), rien cependant nous permet d'affirmer avec certitude que ce qui nous apparaît comme la réalité possède véritablement une consistance ontologique, c'est-à-dire qu'elle est véritablement. L'être de la réalité (dont Platon et Descartes affirmaient qu'il résidait dans l'intelligibilité) est en effet hors de portée de notre connaissance, comme l'a démontré Kant. Dès lors, celle-ci ne porte pas sur les noumènes, dont on peut seulement postuler l'existence, mais sur les phénomènes.

Publicité
Commentaires
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 207 339
LA COLLINE AUX CIGALES
Publicité