P64 - L’exode va à l’exode.
La brume retourne à la brume
Le soupir de sel s’éventre à la goutte unique
La mémoire crucifiée par des milliers de bras
A l’embrassade des mains
Qui chérissent dans l’ombre
La nuée de tes étincelles brillantes
Comme des mèches brûlantes
Sous le cœur rond comme la lune
Qui dort dans ton ventre
L’homme retourne à l’homme
Charnu de ses appétits aux boulimies acérées
Le corps dans la pantoufle de ses rêves
La chair buveuse comme une terre assoiffée
Ne pouvant vaincre l’élasticité de l’abîme
Partout l’âme cimentée
Toutes émotions se connaissent en soi
Et je flaire tes sens qui germent
Comme des fleurs sans racine
Le presque rien retourne à l’azur
Faire briller ses registres de poussière
Clamant les poudres d’air où la vie ruisselle
Chaque buttées dans sa délivrance
Ouvrant grand le jardin de ta peau
Où chatouille le baiser de cils
Sur l’instant qui recouvre tes yeux
La joie retourne à la joie
Sur un fil nos doigts griffent le rire.