C090 - Tautologie.

Je m’inscris dans l’hypothèse de ta chair animée par une puissance associée à mes sens. Tu es cette source de transcendance inéluctablement liée au sentiment que tu fais naître en moi de cette ressemblance qui en appelle à l’unité. Je réagis à toi comme un végétal à l’eau et à la lumière. Tu es ma végétative.

Je m’enveloppe des grains de ta chair, dans le manteau de tes émotions, dans la parure de tes éclats. Tu es la peau de ma surface, le réceptacle de mes perceptions. Tu es cette introspection naturelle qui sonde le dedans et l’extérieur en même temps, dans une même mesure. Tu es ma passerelle, le pont de mes caractéristiques duales, la reliance de mes deux extrémités opposées et divergentes. Tu es mon animale.

Tu es cet autre moi que je ne saurais être et que je n’atteindrais jamais que par l’éclair éphémère d’un frisson grisé d’éternité potentielle dans un baiser de similitude floue et disparate. Je t’approche de ce que je suis et nous nous transcendons dans l’évaporation de la sueur de nos étreintes partagées dans la communauté de nos attirances, l’instant d’un sublime claquant comme un tonnerre de béatitude.

L’alliance parachève la ressemblance pour nous dissoudre dans le semblant de nous-mêmes et l’amour est la résilience de nos peurs originelles à nous concevoir le fantôme d’une réalité qui n’existe que par notre consentement à nous dominer de ce que nous prétendons être et devenir. Tu es mon humaine, mon reflet, ma capitale où s’éprouve le langage du vivre.

Je m’inscris dans l’hypothèse flamboyante où nous touchions la vie plus qu’elle nous effleure. Dans le concevable d’une passivité pure qui ne peut se supporter, se souffrir et dans l’insoumission au don préalable à l’existentialisme. Dans mon intime, le monde n’est encore qu’un œuf qui n’est pas éclos, je suis du minéral.