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Quand le bruit de tes mots a la couleur des morsures qui font du bien
Un silence s’effondre sur l’horizon d’une ébauche perpétuelle
Pour te rejoindre au ventre de ta propre parole
Là où le dernier mot n’a plus de voix
Là où tous les mots dévalent en cascade de printemps.
Il te fallu tendre le premier du souffle de braise et le sourire des yeux
Dans le fragile du temps et le calme bleu du jour transformé en bleu épais de la nuit
Seule et unique couleur où ton frémissement s’enfonce comme un bateau dans la vague marine pour apprivoiser ce qui se noie au fond de nos entrailles
Un pied sur la coquille des heures perdues et l’autre dans le ciel où l’on passe la nuit pleine d’immobile et d’attentes intrépides
A ne plus entendre ton cœur battre que dans le mien
Sans plus savoir lequel de nous est plongé dans l’autre
Quand le bruit de tes mots se réveille dans ma tunique et que plus rien n’existe
Que la doublure de soi à l’ourlet de l’autre
La vie bât comme une dérive de voiles portée par le vent de nos baisers.