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LA COLLINE AUX CIGALES
18 janvier 2009

SCHOPENHAUER

« Par une froide journée d'hiver un troupeau de porcs-épics s'était mis en groupe serré pour se garantir mutuellement contre la gelée par leur propre chaleur. Mais tout aussitôt ils ressentirent les atteintes de leurs piquants, ce qui les fit s'écarter les uns des autres. Quand le besoin de se réchauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela, de sorte qu'ils étaient ballottés de çà et de là entre les deux maux jusqu'à ce qu'ils eussent fini par trouver une distance moyenne qui leur rendît la situation supportable. Ainsi, le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur vie intérieure, pousse les hommes les uns vers les autres; mais leurs nombreuses manières d'être antipathiques et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau. La distance moyenne qu'ils finissent par découvrir et à laquelle la vie en commun devient possible, c'est la politesse et les belles manières. En Angleterre on crie à celui qui ne se tient pas à cette distance : Keep your distance ! Par ce moyen le besoin de se réchauffer n'est, à la vérité, satisfait qu'à moitié, mais, en revanche, on ne ressent pas la blessure des piquants. Cependant celui qui possède assez de chaleur intérieure propre préfère rester en dehors de la société pour ne pas éprouver de désagréments, ni en causer. »

                         - Parerga et paralipomena II §396 -

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Commentaires
B
Oui, et pas seulement les animaux… Encore que ici peut-être est-ce l’animal qui corresponde le mieux à ce qui peut argumenter don discours. Néanmoins, une donnée psychologique pas vraiment anodine sans doute.
B
Ne te trompe pas, j’apprécie comme tout un chacun que l’on prenne plaisir aux quelques mots que j’essaie souvent maladroitement de poser ici. Disons que j’apprécie aussi, et peut-être surtout, l’échange qui peut naître de la compréhension, du senti et de l’interprétation argumentée que chacun peut émettre. Peut-être le verbe « agglutiner » n’est pas choisi au hasard et sa signification amplifie ce qui veut être témoigné par Schopenhauer.<br /> Je suis confondu… pour moi, l’âme et le corps dont l’esprit ne font qu’un. A des niveaux différents, nul doute. Et si ton âme ne sait taper sur un clavier, je suis convaincu que ton cœur le sait, notamment lorsque que je visite ton blog toujours dans le silence, mais toujours régulièrement. Et je n’y lis rien de banal.
B
Il semblerait que la chaleur intérieure soit l’aphorisme de notre vitalité à être. Et nos températures augmentent et diminuent, on le sait bien. Le chaud est le rempart du froid, souvent. Ne crois-tu pas ?
S
A chaque type d'homme son animal fétiche. C'est amusant.
I
"éviter de s'agglutiner les uns aux autres" :)<br /> pourtant on y revient toujours avec une telle envie de se réchauffer à l'autre et vice-versa<br /> (tes derniers textes me plaisent beaucoup, bon je sais ça ne te plaît pas trop qu'on te dise ce genre de choses mais tant pis je l'ai dit et le redirai encore <br /> car de l'émotion que provoque une lecture seule mon âme aurait des choses à dire<br /> et mon âme ne sait pas taper sur un clavier, ni parler normalement alors désolée de ne dire que des banalités ) bien à toi B. bon dimanche
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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