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LA COLLINE AUX CIGALES
17 janvier 2009

B004 -

m_Les_jumelles2OF

Ne pas dire l’égarement que prononce la conscience brûlante traversant la fine peau du réel que rien n’autorise à capituler devant l’évidence où je te fabrique à la merci de mes désirs. Je ne connais que ta peau que je ne cesse d’inventer ; cette fine soie que j’égratigne pour qu’elle s’ajuste à la couleur du ciel qui se lamente de voir s’éteindre une à une ses étoiles. Aux moments de dire j’apprends à mes lèvres à marcher au milieu des herbes comme le fait un lièvre poursuivi par l’effroi de n’être qu’un gibier que pointe le fusil. Je me souviens fort bien du galet qui occupe le lit de ma rivière. La transhumance des eaux donne à ses formes une rondeur qui lui permet de glisser et je glisse avec lui dans cette direction unique qui conduit à la mer. Je n’ai pour l’heure l’idée du goût du sable que celle que je me fais. Je grelotte de tous les tiraillements qui m’amènent à passer successivement, sans temps mort, d’un état de martèlement à un état de pierre immobile. L’obstacle allonge ma course. Il y a un lieu dans mon corps qui est suroccupé de toi d’une surabondance à écoeurer l’affamé. La vie est cette maison sans toit ni murs que j’habite et dont je n’arrive pas toujours à payer le loyer tant l’emplacement est en perpétuelle mutation. De tes mêmes yeux à nos mêmes désétreintes, l’historicité de nos cabotages à nous livrer de ce qui nous dépasse et fermente en nos chairs pour les livrer à d’ultimes reconversions, je ne reconnais que le vide qui chatouille mes précipices. Dans le pareil identique qui est, si différent, si «nous» sans l’être, nos dehors culbutent nos consentements à accepter l’indicible de nos petits échos qui murmurent leurs ballottements intempestifs comme des abeilles ne pouvant plus pénétrer la ruche. Ne pas dire l’égarement que suggère le silence de l’envahissement, de cette trombe d’eau et d’air qui se déverse soudainement lorsqu’on s’apitoie sur le sort de son sort comme si la mort que nous avons entendue nous pénétrer disait pour nous le charnier de nos désespérances. Dans l’épreuve je suis corps d’aventure trimballé d’une errance frigide à un nomadisme ne reconnaissant du désert que les traces antédiluviennes des coquillages cristallisés qui me rappellent le passage de la vie inondée. L’imaginaire fourvoie le réel à ses limites les plus strictes pour ne prévoir que le cheminement des limons de la rivière que l’on habite. De l’intuition je ne sais plus que l’immanence concrète.

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Commentaires
B
Merci pour la générosité de ton commentaire. <br /> Ecrire ne m’épuise pas seulement du gommage que cela représente pour moi. En même temps le fourmillement va de pair avec cet espèce de fonction « table rase » m’oblige à des mutations insoupçonnées que je découvre au gré de mes progressions. Je ne sais répondre à tes interrogations. Peut-être concevoir est un gaspillage, peut-être aussi c’est une forme d’épanouissement par lequel on se transcende pour devenir plus dénudé, plus proche de ce que l’on est véritablement. Peut-être est-ce un décrassage salutaire et funeste tout à la fois. Je ne sais pas. Je cherche. Et chercher est en soi une manifestation de vie au moins égale à l’acte qui l’anime. La surprise demeure… il est forcément des jours heureux qui s’empilent à cet amas. Mon seul souci du moment est de conserver mes yeux droit devant, il n’est pas utile d’avoir confiance pour croire que la vie subjugue et il me plait que cette croyance soit jumelée à l’espérance de mes déterminations. Il est des périodes…<br /> Merci à toi pour ce regard lucide et très certainement spontané.
B
S’apitoyer ne serait rien si cela ne supposer pas cette part de pitié mièvre qui est gluante et alourdissante. Mon écriture me ressemble et à ce jour elle est aussi confuse que ce que je le suis bien malgré moi. Sans doute les tristesses vécus ces derniers temps n’y sont pas anodines. La réaction à venir sera sans doute à l’échelle de la turbulence. La révolte reste l’unique signification de l’acte lui-même chargée de l’essence de vie. L’amour bien sûr demeure la seule puissance indomptable qui nous offre de nous outrepasser pour nous dépasser et la mutation est significative de l’expression de vie qui nous anime. Pour l’expression hermétique, je te rejoins et je m’essaie à me diluer. Sans doute encore un peu de temps avant que la libération s’obtempère. Cela viendra, je suppose.<br /> Merci pour ton regard et ton expression.
O
c'est pas toi qui disais "va, cours, vole... etc..." ?<br /> je rejoins lidia sur son comm à ton article précédent. <br /> Réaliser par l'écriture ou écrire le réalisé, être ou ne pas être, vivre ou écrire, that is the question... Concevoir sans fin, n'est-ce pas ôter à la vie sa part de surprise, n'est-ce pas lui fournir la grisaille de la lassitude sans même l'avoir laissée se nourrir de ce qu'elle offre ?<br /> Sourire.<br /> Ceci dit, tu écris toujours aussi bien.<br /> Bon dimanche !
D
C'est ce qui me fait le plus peur: de commencer un jour à m'apitoyer sur mon sort ! <br /> J'ai parfois du mal à tout comprendre, plutôt je comprends sans être capable de "commenter" , mais je retiens cette phrase : "Il y a un lieu dans mon corps qui est suroccupé de toi d’une surabondance à écoeurer l’affamé".
B
T’as raison ça pue l’enfermement… va falloir me ressaisir !
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