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LA COLLINE AUX CIGALES
28 décembre 2008

I195 - Île du souffle.

femme_nue1

Lorsque je t’appelle de cette voix perdue qui n’a ni visage ni sonorité et qui est ruinée aussi loin que l’infini ne lui est qu’une coursive restreinte, je sais que tu entends la frappe des échos que livrent mes doigts en sonnant les bûches des mots. C’est le fracas silencieux de la langue sans parole qui colporte la vibration au-delà des résonances singulières. Le désaccordé des notes que lâchent les gorges dans un bruissement qui soulève les phrases muettes d’une hémorragie de nécessaire s’imbrique au parfum des musiques où se crache nos halos originels. L’inespéré n’est pas perdu. Il est là sous l’écorce des jours qui déroulent. Il revient dans les souffles que le ventre charge des réminiscences incontrôlables.

L’insurrection des sentis parcourt la nervure de nos pétales et nous mourons tour à tour de nos délectations et de nos avaries. L’île a la lenteur de nos pas. L’errance ne peut pas franchir cet ailleurs que nos rêves incertains et titubant supposent des contours de ses plages sauvages où ne poussent que le hasard. Même le courant d’air qui nous effleure ne sait s’enfuir et se meut autant qu’il lui est possible entre les chaînes qui nous retiennent prisonniers. L’amour lui-même se peint tout seul. Sa fresque s’étale et me drape libérant de mes mains l’acte déchiré des mots entiers. Ton souffle est mon île éphémère par laquelle je me transcende à te respirer des saccades qui dégoulinent de mon âme comme autant de coulis d’étoiles baveuses.

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Commentaires
B
Ton propos m’éclaire mieux qu’une bougie et je deviens volontiers de cire lorsque je te lis. Tu me sembles être l’homme, je veux dire l’humain chargé de son humanitude et qui gonfle comme les voiles d’un navire porté par la seule vérité possible, soit celle d’être. Je te lis aussi de l’autre coté et viens reposer mes yeux sur le noble que la simplicité des jours offre encore à ceux qui savent la vivre. Merci de tout cœur de ces quelques mots venus me trouver dans un moment où je ne pouvais qu’attendre cela sans le savoir. Merci sincèrement. Ton jardin aussi donne le frisson.
T
Passer par ici c'est toujours aussi surprenant! J'ai l'impression de traverser un mur de pierres taillées avec une facilité déconcertante. La paille qui plonge toute tiède de l'été dans l'eau froide de la terre doit ressentir la même chose... le même frisson ultime.
B
Je ne sais quel mérite a le mot en dehors d’être le messager hasardeux d’une source turbulée. Evidemment j’apprécie que tu apprécies, mais si tu savais combien il m’arrive de ne plus savoir qui du mot où de moi-même est le signifiant de l’autre, tu sourirais avec moi de cet état peu glorieux d’une maîtrise immaîtrisée qui n’a de cesse de laisser dubitatif. Merci de ton regard.
L
Tes mots sont beaux et méritent d’être lus et entendus. Je reviendrai avec plaisir<br /> amitiés<br /> Liloo
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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