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Sous le soupir du jour usé
Toute la nuit se réveille ardente
L’effleurement d’une ombre cachée
Suffit à la lumière pour libérer sa rente.
Tu es là accomplit de tes insuffisances
Oublieuse de tes rides qui jacassent
A te blottir contre le ciel en partance
Pour d’autres horizons, d’autres Parnasses.
Ton sourire aussi léger qu’une porcelaine
Caresse d’un cil le présent en devenir
Et l’instant devient une lueur sans peine
Un oasis tendre que tu bois à en frémir.
Je t’ai connu dans le frémissement ondulé des courbes qui s’étirent aux confins des mouvements hagards et hasardeux, il te faut à présent les reculer au fond des âges pour adoucir le crémant de cette sève qui te grimpe. Une immense liqueur s’infuse défiant la lourdeur qui se cache sous tes paupières et tu feins la froissure de l’absence que tu détiens dans l’inconscience de tes fragments. Tu es ton propre mendiant et dans la misère de tes mains le frisson dort du sommeil des feuillages où le nid d’innocence accueille ton duvet d’ange. Un peu plus loin un soleil est posé sur l’épaule du temps, il a deux yeux verts qui te regardent.