P037 - Papillon.
Le présent a vaincu la mort d’un battement d’ailes
Eprouvant de toutes parts ses apnées fidèles
Aux périples de ses douceurs les plus belles
Il a proclamé l’amour toujours d’icelle
A l’inaccessible peau de son éternelle.
« Naître avec le printemps, mourir avec les roses,
Sur l’aile du zéphyr nager dans un ciel pur,
Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses,
S’enivrer de parfums, de lumière et d’azur,
Secouant, jeune encore, la poudre des ses ailes,
S’envoler comme un souffle aux voûtes éternelles,
Voilà du papillon le destin enchanté !
Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose,
Et sans se satisfaire, effleurant toute chose,
Retourne enfin au ciel chercher la volupté ! »
LAMARTINE - Méditations poétiques P. 145