I110 - Vogue le rêve.
Merveilleux trafic des alchimies par lesquelles je m’évade du temps figé pour n’entrevoir que celui qui s’écoule en moi. La parole est devenue l’alibi des intuitions qui habillent les mots et me porte à l’ivresse de la déstructuration mentale métamorphosée en porte parole du refoulé intraduisible par la langue. Les paroles scellées à l’écho du narcisse qui dort en moi retiennent leurs souffles de cette part noyée qui réfute le fait. Néanmoins, je me transcende par l’interprétation juteuse que ma vie éponge. Dans cet espace privilégié où la cohérence est sans logique, le rêve est alors une hypothèse du tout-est-possible et les masques tombent. L’oraison sensorielle contient mes actes manqués, mes lapsus et mes mises en scène. Le rêve est le repère clandestin de mes craintes superposées, amoncelées aux dérives et aux déviances de mes fantasmes inavoués. Il m’alimente du contenu de mes silences. Il m’achemine dans la précaution intuitive au dépassement de ma réalité et me dévoile sa puissance à y échapper par compensation. Je flotte dans sa réparation. Ce rêve là c’est ma résilience et je m’assoupis de son apaisement.