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LA COLLINE AUX CIGALES
6 novembre 2008

P032 -

1866_20Courbet_20Gustave_20Paresse_20et_20Luxure_20ou_20le_20Sommeil

Dire jusqu’au bout de la voix, dire jusqu’à la fin des mots, jusqu’à la rétention des vides, l’explosion des paroles qui ne savent parler l’intégral, le subliminal de l’amour.

Je voudrais voir dans tes yeux jusqu’au fond de toi, voir par la vitre, voir de l’autre coté. Je voudrais sentir l’effluve de tes rires, l’onde de tes respirations, coller ta peau, coller tes cheveux, coller à tes caprices, coller à tes folies. Je voudrais briser les nuages, fendre le ciel, percer le toit des toiles du monde et te ramener le temps, le temps qui respire la cadence de tes danses, de tes envolées, de tes balais de lumière. Je voudrais être un océan au bord de ton sable, de ton grain, de ton île, je voudrais parcourir tes vagues, surfer sur tes ondulations, voguer à l’abris de tes gestes et me liquéfier au paysage de tes rêves les plus intimes, les plus secrets. Je voudrais grandir l’espace, diminuer nos pas et nos marches, élargir l’aurore, agrandir la nuit, saisir la lune, souffler sur les étoiles. Je voudrais t’écrire des baisers sur tes joues, sur ton front, sur les lèvres, embrasser jusqu’à tes plis, le froissement de tes paupières…

Il est des joues heureuses qui accueillent le baiser tendre

Il est des visages éclairés sans charnière où s’ajuste le volet

Des litières douillettes que les vaines tempêtes n’ont su défigurer

De leurs étreintes à rouler les figures aux lumières de cendre

Il est des fumées sans brûlures où s’irrite malgré tout la chair du jour

Qui s’envole dans un ruisseau où marche les rayons du soleil

Aux cimes égarées qui s’éternisent à sacrer la salive de leur amour

Aux détours des silences là où la toile tisse sa fine dentelle de miel

Et où se perd une larme déchirée dans le vide qui s’essouffle

Il est des voilures où le vent vient se perdre à bout de souffle

Pour crier l’abondance de sa fougue à perforer les ardeurs du rire

Et éclabousser de joie l’obtuse connivence des cœurs qui se respirent.

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Commentaires
B
C’est très précisément ce que j’ai ressenti en écrivant. Merci de tes yeux.
L
On se laisse facilement porter par ces mots comme une envolée d'écriture audacieuse et gourmande -
S
Sublimé et subliminal :)<br /> tout ce que j'aime...<br /> celui là est trés trés fort, dans tous les sens du terme :)
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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