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LA COLLINE AUX CIGALES
31 octobre 2008

I096 -

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La parole de soi à l’égal d’un fleuve de courant que les berges conduisent, un radeau comme une bouteille à la mer, un excipient de dérives où coulent les flots comme les âmes. Sans tempête pas d’écrasement. Le nu d’un visage sans ardeur ne transpire pas. Le nu ne se décharne pas, il se lit comme une toile d’écriture sans os.

La parabole telle une catachrèse frôle le temple des histoires : un cœur, une étoile ; un désir, une fleur inabîmée au cœur de l’incompressible dans le champ des possibles. Onctueux acide que le Savoir qui se profile à la connaissance cherchant à révéler ce que nous sommes, cherchant à faire tomber les masques, les pudeurs, les servitudes pour se retrouver soi-même à l’essence de nos sources.

Notre histoire ne se lit pas, elle se déclame pour y créer les images des mots. Dans cette prose poétique, il y a toute notre enfance et au-delà notre chair, notre origine, nos empreintes.

C’est ennui que de préserver les apparences, alors que l’urgence est à sauver les meubles plutôt que les convenances. Désengluer la survivance par la droiture imposée c’est l’inadéquation de se prendre au jeu du JE qui déshabille jusqu’à nos racines. Si souvent on observe que tout va mal alors que chacun s’applique à nous dire que tout va bien.

C’est l’artisanat de nous-même qui nous plonge dans nos saveurs. Le monde de soi préservé crépite à la cadence de sa propre pendule.

Le microcosme de la révélation humaine est une militance bien infime à l’intérieur de nos1839_20Ingres_20Dominique_20L_Odalisque_20a_20l_esclave prisons. L’autarcie de la splendeur du goût à vivre s’échappe malgré la misère que nos yeux supposent. Le Besoin est roi de nos hégémonies. Le regard transporte jusqu’à la comparaison méprisante de l’incomparable mensonge dont le sang lui-même regorge. Un monde oublié, hors consumérisme, un monde de production de vie titubant au rythme de la solidarité de nos sens où la seule contrainte du réel désespère. La concordance de l’imminence de soi vers « une connaissance libérée » entrebâille la conscience de nos ego et disproportionne nos relents d’amertumes à nous convaincre que la vie « ce n’est que ça ». Nous sommes la fable qui porte l’humanité, la profondeur du léger, l’efficace de l’irrationnel et nous devenons néo castristes là où on nous sommes sans réponse à nos brisures. Nous sommes une valeur qui repose sur son enthousiasme et qui meurt aussitôt de nos bras cassés.

L’enfance retrouvé à l’infini baudelairienne ne s’épanouit qu’en des jardins subjuguant nos précipices ; la thématique de l’émerveillement pour être attentif à la marge, pour etre interpellé par ce qui se voit et qui se sent plutôt que par une matérialisation de la pensée. Les objets qui nous entourent parlent autant que les hommes qui les ont construits : ils renferment des trésors : le travail, l’application, le savoir faire, la créativité de l’artisan qui l’a façonné et non le vulgaire de l’usiné. La perception de ce qui ne se voit pas et qui demeure cet invisible que l’on voit au premier coup d’œil parce qu’on la sent malgré tout.

Une transcendance verbale peut extraire de l’anodin son subliminal parce que même le miroir est un objet fait par la main de l’homme, son glaçage et son polissage dont les reflets nous renvoient la somme du mieux comme la valeur de quelque chose d’unique. La main de l’homme c’est l’ouvrage de l’homme avant tout.

Jusqu’où la conservation de nous-même nous retient ?

Le savoir empirique libéré du métaphysique devrait nous propulser sous le préau de nos gestes à construire nos vies en dehors de tous les mots, là où l’incantation de ce qui nous dépasse devient poésie.

La dignité pour refuge à l’atome humain fondamental, notre fond souverain, notre richesse à offrir parce tout trésor s’offre, parce qu’il ne prend de valeur que dans le partage, parce seul de soi-même un diamant n’a de lumière pour personne.

On n’est jamais mieux servi que par son devenir et sans doute nous faut-il croire précisément en ce qu’on deviendra…

Nous sommes si souvent seulement les journalistes de notre propre histoire. Le théâtre d’aujourd’hui dans lequel nous sommes une histoire imprévisible nous conduit à la comédie de nos expressions.

C’est en juxtaposant notre incompétence à exister avec nos peurs qu’on en vient à se limiter à nos besoins parce qu’on ne sait pas ne pas en avoir, parce qu’on redou1838_20Gleyre_20Charles_20La_20Nubiennete d’en avoir des invraisemblables. Comme si le besoin accréditait la peur alors que c’est l’inconnu qui l’alimente. Qui refuse de s’encombrer de l’agréable qui ne serait pas nécessaire ? Le rite par sa redondance conjure l’effroi en partie, mais encore ?

Le monde est le flagrant du désespoir qu’il anime.

Je suis la somme de mes survivances, le capital de mes dérisoires, l’agglomérat de mes désespoirs, la résonance de mes abandons et le résultat de mes turbulences. Ce n’est que dans l’immodéré que j’invente le rêve pour lui donner l’éclat de mes exutoires, la brillance de mes frimes à décrépir les murs de mes audaces. Le feu qui me consume est sans fumée.

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