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LA COLLINE AUX CIGALES
26 octobre 2008

T0620 - Dans l’obséquieux de l’attente.

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Dans moi, l’ôtre-je joue à cache-cache, assis derrière le paravent des petits mensonges éhontés et des certitudes inopérantes.

Que d’attentes inassouvies grouillent dans les têtes de l’espérance, que de jolis rêves empaquetés façon Noël reposent aux pieds de sapin virtuel, que de relaxes aux cimes des perspectives des jours passant. Que d’espoirs en jachère sur les rives désertiques des ports livrés aux seules mouettes. Que de repos engourdis jonchant les criques silencieuses peuplées de besoins enfilés en brochette sur la pique pointue de nos flèches prêtes à partir, à bondir aux cœurs des cibles de nos vœux d’ivresses intouchables, impalpables, mais fermement accrochés aux hypothèses férues de nos souhaits incontrôlés.

L’improbable comme un papillon qui vient chatouiller l’instant ressemble tant à la réalité que pour un instant il prend sa place, se casant au dessus du rêve qui ne c’est pas encore déplié. Dans les rides du langage mal proportionné, les étoiles filent aussi vite que des bolides sans garages et sans refuges vers des zéniths ignorant la distance. Inaptes à s’envoler les songes s’amoncellent autour des souvenirs comme des parenthèses de feuilles jaunies. Une guérison inquiète mais probable déploie ses ailes comme un aigle royal fixant sa proie au fond de l’œil incisif qui découpe l’horizon pour ne fixer qu’un seul lieu.

Les poumons plein de vie creusent l’attente jusqu’à pénétrer l’os des tentations. Et tout me tente comme un enfant à la foire. Y compris, le tour de manège avec pompons à la clé. Du conditionnel qui s’essaye à calmer les ardeurs des envies sucrées au goût des pommes d’amour, aux pinacles des frissons qui s’amoncellent à fleur de peau, l’attente vire au caprice. L’adulte réprimande mais l’enfant tape des pieds de ses insistances à avoir. Plus rien ne compte davantage que de toucher des paupières le cadeau de vie et qu’importe le hasard ou bien la chance, il faut avoir. Même le rythme de la respiration se plie à cette bousculade.

Vouloir ce qu’on n’a pas se résume ici à exciter l’enthousiasme et à multiplier le sentiment de ne pas être en mesure d’obtenir. La frustration s’en trouve amplifiée et la désolation de la carence aussi. L’imaginaire construit les additions qui ajoutent et qui attachent l’idée fixe au poteau des condamnés si rien ne se passe.artwork_images_424175658_214362_irving_penn

Vouloir ce qu’on n’a pas conduit aussi ici, à se désapproprier, à se pourvoir en cassation de soi-même au tribunal des griefs de l’abandon. La désespérance qui suit le sentiment d’abandon nous livre telle des proies faciles aux amertumes de nos propres syllogismes à nous concevoir. Il faut des yeux de braise et une main gonflées de caresses douces pour altérer l’efficience de ce qui n’est pas nôtre et que tout en nous réclame malgré tout comme un indispensable. De la communion de la terre, de la mer et du ciel, l’attente se suffoque dans l’attente. Je n’attends que moi-même au rendez-vous des fontaines de mes espoirs.

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