PASCAL

« Celui qui aime quelqu'un à cause de sa beauté, l'aime-t-il ? Non car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu'il ne l'aimera plus. Et si on m'aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m'aime-t-on, moi ? Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même. Où est donc ce moi, s'il n'est ni dans le corps ni dans l'âme ? Et comment aimer le corps ou l'âme, sinon pour ces qualités, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu'elles sont périssables ? Car aimerait-on la substance de l'âme d'une personne abstraitement, et quelques qualités qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste. On n'aime donc jamais personne, mais seulement des qualités. Qu'on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n'aime personne que pour des qualités empruntées. »

Comments

[B.]

Ta vision-version ainsi argumentée me semble juste, j’abonde ! rire.

[ouille]

moi elle me pose problème.
elle n'envisage pas qu'on puisse aimer le corps le coeur ou l'âme pour rien, ce qui me semble à moi le coeur même de l'amour. Zyeux fermés, oreilles fermées, raison ignorante, rien d'autre que l'intérieur qui vibre à l'autre, qui Aime l'autre, voire qui ne vibrera plus net qu'en présence de la vibration de l'autre.
Aimer pour les "qualités" (terme dans lequel, j'entends, personnellement, les défauts aussi, d'ailleurs)c'est le surplus, c'est ce qui nourrit le feu, ou l'éteint, d'ailleurs, il paraît que ça arrive aussi, j'en sais rien, mais il paraît.
L'amour des qualités se contente au fur et à mesure des découvertes de celles ci de s'étendre à tous les autres sens.

[B.]

Cette citation de Pascal, te pose t’elle un problème ?
Rire.

[bui]

Tu ne parles que de qualités parce-que tu t'en attribues. Forcément. Et les défauts ? Et le reste dont tu ne parles pas parce-que tu ne sais pas.