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Dans l’opacité du monde, je virevouche (*) de mes indéterminations. Dans l’invisible se féconde la pulpe de la lumière et j’invente. Déceler plus que voir me réduit à l’esclavagisme de mes instincts pour interpréter dans le tremblement là où je me loge et ce que je voudrais habiter. A me justifier d’être je résonne de l’affrètement des fonctions que je m’autorise. L’irresponsabilité me rassure et l’aléa comme la surprise offrent à mon adaptabilité l’éphémère garantie de mon possible chemin. A méditer croit-on on n’agit point. Or ce sont mes interrogations elles-mêmes qui me conduisent à quitter mon enclos, à abandonner mes assignations à demeurer là transit, à mettre le cap sur l’inconnu et l’incertain.
(*) Virvouchez : Le mot viendrait du latin virer. Virvoucher, écrit Balzac, exprime l’action d’aller et de venir, de toucher à tout, de bourdonner, de tatillonner ; virvoucher, c’est faire une certaine quantité de mouvements qui n’ont pas de but.