petits courriers
« Vouloir c'est susciter les paradoxes. »
Albert CAMUS - Le mythe de Sisyphe
Est-on jamais prêt à s’articuler autour de la main qui nous est tendue ?
Le vent est paradoxe sur les plaines qu’il fouette. L’air brise autant qu’il enveloppe. Ta mémoire suscite les poussières et la poudre de ton cœur s’envole à l’aube de tes pensées qui provoquent le temps pour le durcir d’une épaisseur sans oubli.
Est-on jamais prêt à s’effondrer dans la bassine des eaux mal usées, mal épongées, mal gelées par les glaciers des terres d’avant ? Insulaires à nos cahots, nous pénétrons la rive comme on insémine la dérision, comme on inocule ou immacule la pensée qui nous a transpercé jadis.
La plainte ne s’écoute pas, elle se digère de ses faiblesses à nous cramponner aux pinacles de nos rétentions à nous léviter. Le passage s’écoule, il n’est qu’une fenêtre de nos torpeurs pour résilier d’avec les cendres qui occupent encore nos terres en berne. Le halo fermente et germe l’horizon qui trahit le réel soutenu par le poison qui flotte encore en nos veines meurtries.
L’amour inachevé licencie toutes les ouvertures et la mansarde s’effondre de ses pièces à l’aveugle qui beuglent comme un taureau en son toril. Faut dire que l’amour est bestial lorsqu’il est prisonnier, il brame le foin qui lui a été refusé et foule du pied la terre trop sèche d’aveux.
La vérité s’ébroue comme une bête mouillée par l’inconstance des vents, elle incrimine l’heure qui n’a pas suivie parce qu'elle a survécue.
Il est des voyages qui se parcourent sans valises.