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LA COLLINE AUX CIGALES
3 septembre 2008

94 -

Correggio_061

Ce ne sont point les mots qui portent l’acte mais le désir. Vouloir est l’anticipation de ce à quoi l’on se destine, savoir résulte de la conscience éprouvée de l’éveil qui nous régit et vivre tout entier ne se limite pas à exister. A tendre vers soi toute chose en étant la passerelle des lumières, nous naviguons sur le spectre inintelligible des couleurs pour se mélanger avec celles de l’attirance afin d’inventer les coloris qui nous conviennent.

Le mot de l’attente disloque l’expectative à se concevoir si l’acte ne corrobore. Dans Amour, il y a toi et l’autre au-delà des pluriels. La réponse à tes questions est dans le silence qui couvre l’horizon de tes brouhahas à te concevoir pour ce à quoi tu t’imagines.

Une vie toute entière qui n’aurait pas pour mort son devenir le plus absolu et le plus revendicatif, s’étoufferait de ses pulsions à se déterminer dans le temps autrement que par l’innovation perpétuelle du mouvement. On aime pour ne pas être dissident dans l’île qu’on habite. On aime pour ne pas rivaliser avec soi-même de l’étendue qui ne se mesure pas. On aime comme l’on respire, boit et mange, pour ne pas mourir.

Est injuste tout ce qui nous conduit à être à l’envers de soi-même. Cependant, c’est en faisant le poirier que ce qui nous semblait un équilibre est remis en cause. L’envers est un autrement de l’endroit d’où le vertige inspire la dépossession de l’acquis qui paraissait définitif. Le cercle roule comme un cerceau dont le centre ne change pas contrairement à la position qu’on y occupe. Le juste et l’injuste n’y font qu’un.

Amender où obéir… seule la transgression poursuit le chemin. On ne se persuade pas de l’impossible, on le contourne pour estimer notre résistance à l’épreuve et s’enorgueillir de notre cohérence raisonnée, celle qui supplante notre nature première et qui nous fait croire à une supériorité.

Il faudrait recueillir les soupirs restés au fond de nos mers, tisser les algues de nos amalgames et boire cette tresse insoumise à la liqueur de nos sels abandonnés à la jachère de nos renoncements. La solitude me serait moins insaturée et moins seule de ces pages blanches.

Ma vie dans la vie est cette goutte transparente où je vois mes propres déambulations. Rien ne transpire davantage que cette fine bulle d’eau que la pluie vient transcender. Mes orages sont les torchons de mes désespoirs à imaginer ce que l’éclair peutevan illuminer de mes ruines. Dans les lambris de rêve demeure toujours le sens caché de la violence de mes révoltes les plus insoutenables.

Il faudrait sortir des enclaves des mémoires pour écrire la poussière des mots. Il faudrait sortir des étaux de brouillards pour se livrer à l’écume du dire avec l’ivresse des tourbillons des vagues qui n’ont pas d’autre postulat que de s’éterniser de leurs roulis à caresser les sables qui bordent nos corps de débris aux lunes baveuses. Il faudrait revêtir l’habit de nos lumières à conjurer nos ombres et nos traces de réel pour dissiper nos sottises humaines à vouloir coûte que coûte déchirer l’imminence de nos fabulations à découdre le sens de nos capacités à mourir de ce qu’on vit.

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Commentaires
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Délicieuse écriture.
*
Joli texte qui fait du bien à mon petit coeur en peine. Il faudrait parfois des moments ou l'on ne pense pas.
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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