0512 -
Sur les lèvres du jour qui s’étonne
La peau ourlée comme une jupe de frissons
Inconstance qui tangue et me balance
J’oscille du discret au clinquant
En quelque sorte
En quelques pauses
En quelque chose qui se pose
En quelquefois arrachées au pinacle des tentations
Et puis c’est l’usure,
L’usure qui m’assassine de mes repentances
Où l’heure morte affronte l’absence
Où l’absence étouffe l’heure vieillie
Sur les berges du temps l’aiguille passante ribaude
Le mot prié à l’écumoire tiède
Aux messes basses sans échéances
Je quitte les gestes du probable
Comme l’on défait un manteau de sel
M’offre une seconde peau dépouillée
D’un dépouillement plus intense que la nudité
J’accroche le regard sur les nimbes d’artémies
Et murmure :
Donnes-moi ta peur que je la chevauche
D’émoi de moi à toi le soupir tâtonne
Ausculte le songe affaibli et recueilli
L’alphabet des algues grumeleuses
Souffre la lettre des pudeurs elliptiques
Tu t’en vas et reviens puis repars
Le pas n’est pas sage
Tes passages sulfurent le vide aux crachins
Tu cries l’oubli d’une haleine blanche
Et c’est l’écume qui t’emporte au delà
Ma nature est morte au gué de l’homme neuf
Ma nature est ce potiron dont tu feras ta soupe
Ma nature m’a quitté elle partie jactée
Toute dire la vérité aux pensées de lait
Aux lais qui s’effondrent du mur des raisons
Oraisons des sentiments qui trichent les palais
Des émirs du cœur et des mille nuits d’argent
Des hommes sans visages au désert des vents
Là où l’eau glisse entre les cils
Pour nettoyer
Pour laver
Pour supplier les misères sèches
Pour vider les océans de leurs vagues
De la jactance des roulis qui s’épuisent
Là où le cœur n’est pas la vie se meurt
De ses complaisances à vouloir exister.
Mon cœur se logera entre tes cuisses
Ton ventre sera ma grotte
Et nos baisers fileront nos âmes vacantes
Comme se tresse l’onde féconde
Des pourparlers silencieux
D’inaudibles discours pour nos mains
Seules audacieuses à s’aventurer
Là où la caresse répond des émotions
Sans que le mot ne se fasse entendre
Et nous pourvoirons aux empreintes
Des coquillages, de nos galets lissés
A écouter la bise que le printemps termine
Allons ma douce, il est tant de s’aimer.