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LA COLLINE AUX CIGALES
26 mai 2008

0499 - Ça tire… Satyre…vers le bas !

tete3

Différent, comme nous tous, comme tout le monde… Différent… qui pourrait se flatter d’être identique ?

Lapalissade certes, mais qui ne cesse de remettre en cause. Comme si la différence était associée, jumelée indubitablement à un hors norme. Entrer dans le cadre poli des conventions sociales, surtout lorsqu’elles ont fait leurs preuves sur le plus grand nombre. Domestiquer sa nature. On s’élève comme l’on éduque les animaux domestiques, au grain et à la caresse. On s’éduque. On se façonne à l’échelle de la convenance pour ne pas être exclu, montrer du doigt, voir pour ne pas être désintégré au nom de la morale qui se veut la loi de tous. Nul n’est sensé ignoré qu’il est nécessaire pour ne pas dire obligatoire de s’appliquer à adopter la mesure certifiée des bonnes mœurs. Après tout, la société s’occupe si bien de nous, que pourrions-nous lui reprocher ? Bonne mère, elle est soucieuse de nos bobos et de nos incapacités, bon père, elle sait nous orienter et nous (re) diriger chaque fois que nous déraillons un peu trop du chemin à parcourir.

Faire tomber les préjugés, faire tomber le sectaire des yeux.

Sentiment d’éphémère.

Faire tomber… Tout ce qui tombe nous pose à l’horizontale du sol.

La souffrance contamine. Mauvaise herbe qui s’étend et se répand.

L’albatros est loin…il vole de sa resplendissance. Il porte et colporte les césures des hommes, par delà les mers, par delà les rixes, par delà l’hégémonie. Lui seul sait, peut-être où se trouvent les falaises de l’intégrité que la sagesse des hommes se partage.

Qu’as-tu gardé de l’enfance qui ne soit pas comestible à l’adulte ?tete

On ne peut s’indigner. L’attrait du respectable nous regarde tel Caen dans son trou.

Dis-moi, au moins que tu m’aimes pour que je puisse me défaire du sentiment d’abandon.

Implacable, regard froid à glacer les momies, l’indomptable de la rigueur lève le doigt du moralisateur. Celui qui sait, celui qui a la vérité, celui qui ne peut être corrigé de son autorité même si elle accable. La force du fort.

Ne pas se dresser, ne pas se lever, ne pas marcher à contre sens sous peine de punition. Ne pas dire ce qui est, s’appliquer à ce qu’il faut. La plus féroce des peines évidemment étant toujours l’exclusion (marrante de son inopportunisme à l’heure où l’on parle sans cesse d’intégration.), le rejet, l’abandon. Ça crisse, mais ça passe ou ça casse.

Moi homme debout, je sais qu’il faut que je tombe. On m’a enseigné à plier depuis mon tout jeune âge. Mais je sais que ce n’est qu’en tombant que je serais à cette horizontale élémentaire. Me laisser tomber de toute ma gratitude, et de mon ingratitude s’il le faut, quelle importance. Mais tomber. Etre à terre, ventre au sol, le souffle formant un nuage de fumée, un nuage de poussière. Me voilà à la bonne hauteur pour voir le monde. Les pieds sont devenus énormes. Je ne vois que des pieds. Ils passent… ils passent loin ou prés, ils passent. Rares sont ceux qui s’arrêtent. Ceux là, semblent réfléchir, mais ne font pas demi-tour, ils reprennent la marche. Ils passent.

sandEtre allongé. Position où s’apaise le flux du sang, où le corps tout entier se prépare à la veille. Sentir la dimension de son corps. Etre dedans et dehors toute à la fois, mesurant la frontière de soi. Et puis plier, plier comme on me l’a appris, inculquer lorsque j’étais encore bouture. Me retrouver dans la position fœtale. Percevoir un son, une lumière, un mouvement dans un léger effleurement des plis de conscience.

Ne plus savoir être tomber et tomber encore dans un puit au fond inconnu. Se laisser tomber volontairement dans un sans repère, un sans accroche, un sans fixation possible. Tomber non comme une tour qui s’effondre, non, tomber comme un bout de plume virevolte en dansant circulairement, tantôt vers le bas, tantôt vers le haut mais dont la chute est inexorable. Tomber sans appréhension, sans vertige. Le mouvement rejoint l’élan…Tout en moi tombe, la plus petite cellule tombe, plonge en dessous, encore plus bas. Une chevauchée de tombages désarticulés, une colonie de chutes démantibulées, une escadrille puis une autre et encore une autre.

Dégringolades, éboulements jusqu’à l’apocope des mots qui s’étaient fondus, qui avaient osmosés avec ma chair, jusqu’à la reddition des servitudes qui avaient encrassées, jusqu’à l’amputation des idéaux repus par la pensée des autres.

Tomber…et j’ai tombé ! dans ce trou sans ornière, dans cette fausse si juste, dans ce cratère impétueux où la tombe n’est pas cet espace final, cet espace de mort mais seulement une finitude, une terminaison, l’achèvement d’une course, d’une désinence, d’une clausule.

C’est à tomber que mon visage a retrouvé son expression, sa nature. C’est à tomber que paula_rego_life_drawing_4j’ai pu relever de moi ce qui branquelottait, titubait, s’émiettait. C’est à se déchoir de sa déchéance que l’on peut marcher droit de son équilibre. C’est en effondrant l’affirmative qu’une autre plus affirmative renverse la matière pour laisser place à l’essence. L’essentiel est toujours lié à toutes les extrémités de l’essence.

Et au prix où elle est (rire), on devrait se rendre compte de sa rareté et lui vouer davantage d’attention. Personne n’a raison d’avoir raison si c’est pour anéantir l’autre. Et je vous ris cette petite vérité sans prétention. Merci de votre sollicitude.

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Commentaires
B
Oui, pour sûr, le rythme et la réponse apportée à l'immédiat est une necessité. Merci de cette précision.
.
La vie se joue si nous obéissons au tempo du rêve.
B
Incapable de changer, nous propulsons néanmoins, et même l’inertie est mouvement. Mouvement secret, certes, mais mouvement tout de même. Mouvement ondulatoire qui ne cesse de faire le tour de nos circonférences. Alors oui, nous sommes sans doute aveugle de nos propres effusions, dés lors qu’elles s’assouvissent indolores et transparentes, mais je suis sûr de ce mouvement permanent et rituel de la vie. L’existence étant seulement ce dont nous pouvons faire par nos choix. Et ces derniers sont à mon avis autant d’illusions que nos humeurs révèlent comme nos vérités. Rêver sa vie et alors peut-être une forme d’acceptation à être son propre comédien. La vie se joue. Voilà ce qu’il me semble. Rire.
B
Même pas besoin de parachute !<br /> Rire.<br /> Higelin tombe de bien plus haut.
B
...C’est en effondrant l’affirmative qu’une autre plus affirmative renverse la matière pour laisser place à l’essence...<br /> Démunis, certes mais point dans l’abdication et le renoncement…Sourire.
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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