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Seule la fiction permet de transcender l’événement brut, de le ressaisir dans ses prolongements les plus intimes pour se transgresser, se convertir, se modifier, s‘entrechoquer de ce que l’on demeure.
Retrouver le sens de l’intuition exige l’exil. Chacun sur son île, l’approche de son désespoir lié à l’absence d’identité autre qu’un simple vraisemblable.
On ne reconstitue jamais ce que l’on a cru de soi. Tout se passe toujours sans avoir lieu. Dans le vide fermente l’histoire. La sécrétion habite secrètement l’image que les autres nous renvoient au faire valoir qui nous convient.
C’est dans le désert de soi, dépersonnalisé au plus, que l’on se perd le mieux pour se retrouver au-delà des jours blancs de l’enfance.
Répudier l’acte manqué qui occupe notre sang nécessite de vider le tonneau pour le remplir d’un autre sang hors du commun, du sang qui dépasse l’horizon de ce que l’on voit de soi. Pour finalement n’être que ce que l’on choisit d’être et qui nous détermine au fil des expériences comme une nouvelle peau.
Si « l’enfer c’est les autres », ce n’est que parce ce que je suis limité à mon être.