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Les mots se sont posés dans l’espace rendu vacant, par la contrition et la rectitude pour en étoffer la dissolution et donner au noir son pouvoir d’absolu néantisation. L’écrit s’est risqué à réveiller les cendres refroidies. Rien ne résista du dit. Et les signes posés sur le papier n’eurent guère plus de prolongement, chacun livrant aux appétits des humeurs des sons différents.
De cette envolée aux rives du disparaître, la mémoire oublia le senti qui fait naître les mots et le partage devint flou. La parole de son engagement défendit l’instant, s’agrippa au contexte et impériale fit mine de convoiter l’éternité. Mais rien n’y fit. Elle demeura ce soliloque intempestif qui mesure le danger que les autres provoquent. Comme si hors de soi, l’ennemi était partout. L’émotion aidant, elle prit même des chemins étouffés qui crissent les chairs et provoquent les saignements de l’incompréhension.
D’écrire à s’écrire, le mot s’interpelle. Des profondes racines qui l’insufflent à la main qui le recopie, le duel de la justesse et de l’équité bat son plein. Et ce n’est qu’une part intérieure du vide qui s’étiole puis s’efface.
Absents de nos ruines, le sillage des codes institués et les graphes se détruisent.
Dans la parole que j’ai de toi, tu te dissous. Approprié, le mot nous ressemble un temps. Mais la discorde qui suit absout et de ce dénivellement les eaux fluides du dedans laissent places à celles chargées des immondices de la rage ou de la révolte. Il aurait fallu, sans doute, être de ce mot clandestin et nomade qui se fraye une route là où ne l’attend point. Où bien être dans le signe d’avant-garde qui le rend divin de son inappropriation à l’immédiat.
Tu m’entends toujours mieux de mes silences.
Tes yeux ont voulu régner sur les phrases posées et inscrites comme un débordement de soi qui dévale dans les champs après la rupture d’un barrage. Dans l’ombre cavalière les ombres se perdent. Des taches de nuit imprègnent le visible et le possible s’abandonne comme le ferait probablement une femme sans pudeur.
Notes, que je ne t’écris point, je te crie, et je te hurle de mes fondements, des mes caves souterraines qui veulent prétendre à cette compréhension qui adoucit le spectacle lugubre des non-sens comme des non-dits. Je te chante comme l’hirondelle siffle l’arrivée du beau temps. Je te libère de moi pour mieux m’offrir.
Peut-être un jour entre toi et moi sera le monde.