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LA COLLINE AUX CIGALES
17 mars 2008

0160 -

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A se tenir droit que dans certaines parties de soi, à n’occuper que partiellement sa surface, incomplet à s’appartenir, notre centre de gravité devient un lieu improbable, un espace privilégié sans plus de privilèges.

La vie n’est qu’un emprunt, une non acquisition, un vestibule de passage où l’on dépose trois, quatre affaires.

Nos illusions sont les marteaux piqueurs avec lesquels on creuse, on gratte, on fouine, on troue, à la recherche d’une fenêtre, d’une porte, d’un hublot permettant une sortie possible, une percée vers d’autres espaces. Vers des lieux inaccessibles mais qui happent inexorablement nos regards et vers lesquels on suppose un réel plus tangible, plus concret, plus sur de son sol et de sa tourbe.

Sans doute on se souvient avoir été enfant, bébé, nourrisson au fond d’un landau gris crème dans lequel le sommeil était profond et humide. On se rappelle sans en avoir les mots et les locutions grammaticales les abysses utérines, du rythme du cœur et des eaux en transit. Peut-être même avons-nous mémoire de l’infime et du quantique, où nous naviguions de cellules en cellules ne copinant qu’avec celle qui nous était promues. Et du plus loin de notre histoire, nous restons accablés à ne plus rien savoir. Incompétent à traduire un langage oublié, nous exécutons aux saccades de notre biologique les concepts antédiluviens de nos genèses fourmillantes de désir à vivre. Et de vivre nous accomplissons seulement la vibration de cette semence lointaine.141334

L’instinct aux aguets, nous affrétons nos mécaniques ossaturées compliquées de ligaments et de lymphes saumâtres. L’affectif est de ces instincts grégaires qui nous aide à survivre sur cette chaloupe instable toujours prête au chavirement. Comme le temps, tantôt calme et ensoleillé, tantôt pluvieux et venté, nos humeurs et nos contrariétés sont soumises à la météo de nos environnements.

Nous croisons toujours sur notre chemin celui qui vient labourer, ouvrir nos peaux et nos chairs, celui ou celle qui tracera les sillons que toutes nos pluies iront remplir et abreuver de nos larmes et de nos incontinences à nous survivre, sédentaire à nous-même. Emportant avec soi où que nous allions nos boues et nos limons, fertiles de nos seuls efforts à nous dépêtrer de nos glaises collantes et d’argiles ocre alourdissant nos pas et nos élans. Nous marchons pour avancer, à la découverte de devant sans savoir où nos pieds trouveront l’assise ou le tremplin ou la mine.

De chaque espace d’avant, nous avons toujours voulu tenter le brûlis nécessaire aux futures germinations. Eparpillant le fumier encore tiède sur nos lieux fertiles, toujours cherchant une lumière, prudent nous avons gardés une fumée.

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Commentaires
B
Sans doute, le bruit du vacarme est le seul son que l’écho retienne.
B
oui...on creuse...on fouille...on essaie de trouer...percer l'abcés.<br /> mais tous ces bruits, ce vacarme, pour..quoi?<br /> des illusions oui.<br /> <br /> puisque tu le dis.
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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